L’une des deux plus grandes usines européennes de production de panneaux solaires, située à Freiberg, en Allemagne, est menacée de fermeture par son propriétaire, le groupe suisse Burger Meyer qui l’avait inaugurée il y a moins de trois ans. L’autre est celle que possède l’énergéticien italien Enel à Catane, en Sicile.
C’est donc dans un ultime sursaut que Meyer Burger a décidé de se lancer lui-même dans la fabrication de panneaux en montant une usine recourant aux machines qu’il avait produites pour des clients qui n’en voulaient plus. Malheureusement, un important appel d’offres d’énergies renouvelables, que devait lancer le gouvernement allemand, a été annulé pour cause de crise budgétaire et la belle usine a perdu ce qui devait constituer ses premiers contrats.
Mais simultanément, Meyer Burger a annoncé la construction d’une usine géante au Colorado, aux États-Unis, où Joe Biden déploie un pont d’or pour attirer les investissements liés à la transition écologique. Meyer Burger a déjà indiqué que les aides américaines, sous forme d’allégements de taxes, représentent 1,4 milliard de dollars, financés par le fameux Inflation Reduction Act (IRA).
Les craintes ressenties en Allemagne le sont aussi en France. Même si le marché des panneaux est en plein boum en France, un acteur de plus petite taille tel que Systovi s’inquiète pour son avenir, alors qu’il vient d’investir dans son usine de Carquefou, près de Nantes (Loire-Atlantique).
En France, il existe encore deux projets d’usines géantes de panneaux solaires, portés par les entreprises Holosolis, en Moselle, et Carbon, dans les Bouches-du-Rhône. Le PDG d’Holosolis, Jan Jacob Boom-Wichers, n’annonce aucun ralentissement dans son projet d’usine d’une superficie de 18 ha et d’une capacité de 5 gigawatts, dont la construction doit commencer en fin d’année à Hambach.
De gros projets, donc, puisque la production visée dépasse de loin ce que la France, jusqu’à présent, installe chaque année comme panneaux solaires : 2,6 gigawatts en 2022 et 3,1 gigawatts en 2023. Un rythme qu’il faudrait doubler, notamment grâce à de nouvelles obligations. La France ne dispose que de 18,9 gigawatts de capacité de production photovoltaïque installée. Elle est en retard sur son objectif de 2023 (20,1 gigawatts) en 2023.. Celui fixé pour 2050, 100 gigawatts, suppose de passer à l’installation de 6 gigawatts par an.
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