Le football manque désespérément de véritables gestionnaires. Il est possible de réussir dans les affaires et de devenir un entrepreneur renommé, mais cela ne garantit pas le succès à la tête d’un club de football. Les personnes âgées se souviennent de feu Abderrazak Mekouar, l’ancien président du Wydad de Casablanca. Il est évoqué aujourd’hui alors que certains dirigeants actuels se livrent à des batailles de chiffonniers, que certains sont impliqués dans des affaires louches et que d’autres sont prêts à sacrifier un club entier pour faire tomber un rival. Abderrazak Mekouar, comme plusieurs présidents de sa génération, était très en avance sur son temps. Il était un visionnaire qui avait des idées avant-gardistes. En rappelant qu’il était diplomate, nommé par feu Hassan II en 1975 ambassadeur aux Pays-Bas. C’est grâce à cet homme qui a révolutionné la fonction de dirigeant que le WAC est devenu une référence sur le continent. En plus des titres et des réalisations, plusieurs joueurs, qui n’avaient aucune autre ressource que leur talent, ont assuré leur avenir grâce aux études payées par Mekouar et le Wydad.
De 1971 à 1993, le président des Rouges et Blancs a remporté de nombreux titres. Qui pouvait faire changer d’avis à un grand joueur trop indépendant comme feu Mustapha Choukri, alias Pétchou, et le convaincre de porter le maillot de son pire rival ? Eh bien, Mekouar a convaincu le joueur le plus célèbre à l’époque de quitter le Raja pour rejoindre le Wydad. Tout est archivé et accessible pour les jeunes qui n’ont connu que la situation actuelle de certains dirigeants de clubs. Nous sommes désormais dans une ère où la gestion se fait selon le buzz, la désinformation, les faux comptes sur les réseaux sociaux, et même l’embrigadement de groupes constamment prêts à l’hostilité contre le club.
Cependant, tout n’est pas si sombre dans le monde du football. Nous avons vu comment le Wydad en 2023 a réussi à arracher héroïquement sa qualification en finale de la Ligue des champions d’Afrique face à l’Afrique du Sud. Et pourtant, personne ne pouvait parier un centime sur le Wydad quelques jours avant le match. Les Rouges et Blancs ont été ébranlés par de multiples obstacles tels que le changement d’entraîneur, la méforme ou les blessures de joueurs clés, mais ils ont un président qui semble se rappeler de l’esprit de Mekouar. Il est bien stable dans sa fonction alors que ses rivaux ont vu défiler une demi-douzaine de présidents… Un dirigeant très apprécié par le club et ses supporters, pour sa gestion saine du club et sa réelle volonté de servir comme il se doit un club qui s’appuie sur une forte identité et un passé glorieux.
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