Des chercheurs du WUR (et des collègues d’ailleurs) le démontrent dans une étude du PNAS. Selon Egbert van Nes, Marten Scheffer (Aquatic Ecology) et leurs co-auteurs, la rareté est une « condition délicate ». Autrement dit, une espèce rare n’échappe pas simplement à sa situation.
Il en est de même nature qu’ailleurs : tout est inégalement réparti. Il existe de nombreux spécimens de certaines espèces et très peu de nombreuses espèces. Pour commencer, les chercheurs ont déterminé que peu d’espèces représentent la moitié de la biomasse de nombreux organismes. Cela ne représente que quelques pour cent de toutes les espèces.
Hyperdominante
«Cela ne s’applique pas seulement aux arbres de l’Amazonie», explique Scheffer, «mais aussi aux bactéries de nos intestins, aux champignons de la forêt, aux oiseaux, au plancton, etc. Quelques espèces sont hyperdominantes, les autres sont rares. Mais pourquoi ? Les espèces dominantes sont-elles supérieures ? Non, ce n’est pas nécessaire, disent Scheffer et son équipe. Un modèle mathématique simple montre que la rareté et la domination sont inévitables, même si toutes les espèces sont également compétitives.
Ce n’est pas forcément l’espèce « la plus adaptée » qui occupe une place vacante
Marten Scheffer, professeur d’écologie aquatique et de gestion de la qualité de l’eau
La coïncidence joue un rôle majeur à cet égard. Selon ce modèle, les espèces dominantes d’aujourd’hui pourraient être une « élite accidentelle ». Cette domination peut également disparaître à nouveau, si les circonstances l’y obligent. “Ce n’est pas nécessairement l’espèce ‘la plus adaptée’ qui occupe une place vacante”, explique Scheffer, “mais une espèce accidentelle au sein du groupe d’espèces qui remplissent la même fonction dans l’écosystème.”
Selon Scheffer, il existe également des preuves de ce dernier. «Pour les organismes que nous pouvons suivre sur des centaines de générations, comme les bactéries et le plancton, ce changement de dominance se produit de temps en temps.» Ces preuves font défaut pour d’autres organismes en raison du manque de données issues de séries chronologiques à long terme.
Selon les chercheurs, ce changement de centime montre aussi l’importance des espèces rares. Ils constituent la banque de réserve, au cas où le besoin s’en ferait sentir et où un remplaçant devrait entrer sur le terrain pour reprendre la fonction d’une espèce dominante. « Toutes ces espèces rares ne sont donc pas superflues », explique Scheffer. «Les espèces rares assurent la stabilité du fonctionnement de la communauté.»
Lotka-Volterra
Selon Scheffer, ce qui est formidable, c’est que cela résulte du modèle peut-être le plus connu et le plus accepté en biologie, l’équation de Lotka-Volterra. Tout ce que vous devez ajouter est une pincée de hasard, qui affecte différemment différentes espèces. Personne ne l’avait remarqué au siècle dernier, depuis que cette comparaison a été établie.
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2024-01-19 11:38:13
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