La requête de Dániel Karsai a été rejetée par la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg

La requête de Dániel Karsai a été rejetée par la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg

La Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg a rendu jeudi sa décision dans le cas du constitutionnaliste Dániel Karsai. Le tribunal dans sa justification Dans un rapport de 6 : 1, elle n’a pas jugé fondée la violation du droit à la vie privée. Le tribunal déclare la plainte déposée sur la base de l’article 8 comme recevable en soi, et la plainte déposée sur la base de l’article 14 conjointement avec l’article 8, et déclare à l’unanimité le reste de la demande irrecevable, lit-on dans la justification.

« La Cour conclut par 6 voix contre une que l’article 8 de la Convention n’a pas été violé en soi ; Par 6 voix contre une, elle conclut que l’article 14 de la Convention combiné avec l’article 8 de la Convention n’a pas été violé”, a déclaré le tribunal.

Le tribunal a dû trancher en parallèle plusieurs questions affectant le droit de l’individu à la vie privée. D’une part, si Karsai a le droit de décider du moment de son décès et s’il a le droit de recevoir une aide professionnelle et assistée pour cela. À cela s’ajoute la décision de savoir si la réglementation hongroise, selon laquelle toute personne (Hongrois ou Hongrois vivant à l’étranger) fournissant une aide pour mettre fin à la vie est punissable, constitue une violation de la Convention.

Dans cette dernière question, le tribunal est parvenu à la conclusion que l’interdiction pénale du suicide assisté répondait aux exigences de légalité de la Convention. Cependant, pour décider dans quelle mesure l’interdiction du suicide assisté est compatible avec le droit de l’individu à l’autodétermination de décider de sa propre mort et du moment de sa mort dans certaines situations, de nombreux autres aspects doivent être pris en compte, et dans ce domaine à cet égard, selon la Cour, les Etats doivent disposer d’une marge de manœuvre considérable.

La question fondamentale soulève des questions morales et éthiques extrêmement sensibles, sur lesquelles les opinions divergent considérablement dans les pays et sur lesquelles il n’y a pas de consensus entre les États membres du Conseil de l’Europe, de sorte que les États membres disposeront d’une marge de manœuvre plus large.

Dániel Karsai a fait appel devant la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg parce que la législation hongroise n’autorise pas l’euthanasie active. Dániel Karsai a reçu un diagnostic de SLA en août 2022. Il est devenu public en septembre dernier lorsqu’il a publié un article sur sa maladie sur sa page Facebook. Ces derniers mois, son état s’est rapidement détérioré, il a donné une interview à Telex à la mi-mai, puis on a eu du mal à comprendre ce qu’il disait.

L’essence de la SLA, c’est-à-dire de la sclérose latérale amyotrophique, est que les cellules nerveuses qui déplacent les muscles s’atrophient, ce qui conduit finalement à une paralysie complète. La maladie est incurable. La maladie n’affecte pas les capacités mentales.

En Hongrie, les personnes souffrant de maladies incurables ne peuvent pas décider de leur vie, elles ne peuvent que refuser les traitements qui leur permettent de survivre ou de les sauver. Si Karsai s’était rendu dans un pays où l’euthanasie est légale, ceux qui l’ont aidé auraient commis le crime de complicité au suicide. La loi hongroise punit cette pratique d’un à cinq ans d’emprisonnement.

Le constitutionnaliste s’est tourné vers le public parce qu’il voulait s’assurer que ceux qui se trouvent dans une situation similaire à la sienne ne se retrouvent pas dans une situation indigne et vulnérable.

Avec Dániel Karsai et son frère, Momentum a soumis deux questions référendaires au Bureau national des élections en décembre dernier. Les questions portaient sur la question de savoir si les électeurs hongrois modifieraient le Code pénal afin que les personnes souffrant de maladies incurables puissent choisir l’euthanasie. Leur demande a été rejetée par la commission électorale. Cela se justifie par le fait que les questions posées ne portent pas sur l’euthanasie, mais sur la réglementation et l’étendue de la criminalisation du suicide assisté. En réponse à cela, Dániel Karsai et son frère ont déposé une demande de révision à la mi-février. Cependant, en avril, la Chambre a également rejeté une de ses questions référendaires. Selon leur raisonnement, « le droit à la vie est un droit absolu, de sorte que même la protection de la dignité humaine ne peut être violée ». Ensuite, la Cour constitutionnelle a également rejeté leur plainte.

En octobre dernier, le gouvernement hongrois a demandé au tribunal de Strasbourg de déclarer irrecevable la demande de Dániel Karsai.

Dániel Karsai et son équipe juridique tiendront une conférence de presse à 16 heures, au cours de laquelle ils évalueront les résultats de la décision de Strasbourg.

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