Fabien Galthié n’a pas réussi à “capturer” Emmanuel Meafou pour la Coupe du monde, selon le vocabulaire choisi par le sélectionneur du XV de France. La requête formulée dans l’espoir d’accélérer la mise à disposition du géant toulousain, pour le Mondial dans l’Hexagone (8 septembre – 28 octobre), a abouti à une réponse négative de World Rugby, selon plusieurs médias samedi soir. Une information depuis confirmée par l’AFP ce dimanche.
Meafou, né en Nouvelle-Zélande et susceptible de défendre les couleurs de l’Australie, manifeste de longue date son envie de porter le maillot de l’équipe de France. Problème, le critère d’éligibilité instauré par la fédération internationale a évolué. La durée nécessaire de résidence sur le territoire du pays que le joueur étranger veut représenter est passée de trois à cinq ans consécutifs.
Le colosse de 24 ans (2,03m, 145 kg), arrivé dans l’Hexagone en décembre 2018, a subi ce changement de règlement entré en vigueur… le 1er décembre 2022. Comprenez : il a virtuellement été un candidat à l’équipe de France quelques jours, voire quelques heures, en décembre 2021, puis il est reparti sur liste d’attente. C’est cette situation ubuesque qui laissait espérer une issue favorable.
Quid de la jurisprudence Fakatava ?
D’autant plus que les avocats chargés de ce dossier pouvaient s’appuyer sur une jurisprudence : celle de Folau Fakatava. Le demi de mêlée tongien avait quant à lui pu prétendre à une sélection avec la Nouvelle-Zélande fin 2020. Il avait déjà passé plus de trois ans dans le pays du long nuage blanc, mais le décompte avait débuté à sa majorité (fin 2017), en vertu d’une subtilité règlementaire.
En 2021, il semble alors clair que Fakatava va faire ses débuts avec les All Blacks… mais le n°9 des Highlanders se blesse à un genou et tout est repoussé d’un an. C’est alors que le problème de son éligibilité envolée se pose, en 2022. Rob Nichol, directeur général de l’association des joueurs de rugby néo-zélandais, y voyant “une anomalie”, comme rapporté par Trucmédia du pays en question.
Les aléas du calendrier
En plaidant l’impossibilité de révoquer le statut de sélectionnable d’un joueur n’ayant pas quitté le territoire concerné, les All Blacks ont obtenu gain de cause. Folau Fakatava (2 capes) a ainsi pu revêtir la tunique frappée de la fougère dès 2022. Ils ont peut-être également dû, par exemple, attester de sa présence sur une liste élargie l’année précédente, mais rien ne permet de l’affirmer. Alors, pourquoi Emmanuel Meafou n’est-il pas logé à la même enseigne ?
La période, pour rappel très courte (décembre 2021), durant laquelle il était un Bleu potentiel, est sans doute la clef. Aurait-il fallu que le XV de France témoigne de son envie de le sélectionner, document à l’appui ? Le fait que ce laps de temps ne corresponde à aucune fenêtre internationale était-il tout simplement rédhibitoire ? Toujours est-il que c’est probablement dans cette différence qui existe entre les cas de Fakatava et de Meafou que réside la raison du refus de l’instance mondiale.
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