MOSCOU (Reuters) – La Russie a mis en garde vendredi l’Occident et l’Ukraine contre les “conséquences désastreuses” d’une action de Kiev contre la Biélorussie, son proche allié, en précisant qu’elle interviendrait pour défendre un pays où elle a déployé des armes nucléaires tactiques.
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré aux journalistes que Moscou était préoccupé par ce qu’elle a qualifié d’activité de plus en plus « provocatrice » à la frontière avec la Biélorussie, affirmant qu’elle n’excluait pas qu’il puisse y avoir des tentatives d’escalade dans la région.
Quelques jours après l’incursion surprise de l’Ukraine dans la région russe de Koursk le 6 août, le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko – un allié fidèle du président Vladimir Poutine – a suggéré, sans fournir de preuves, que Kiev pourrait avoir l’intention d’attaquer la Biélorussie.
Minsk, qui a accusé des drones ukrainiens d’avoir violé son espace aérien, a annoncé plus tard qu’il enverrait des troupes supplémentaires à sa frontière avec l’Ukraine, bien que Kiev ait déclaré n’avoir constaté aucun changement majeur dans la zone frontalière.
« Nous prenons bonne note des informations reçues sur l’intensification des activités des forces ukrainiennes dans la zone frontalière », a déclaré Zakharova.
« Nous constatons ces faits nous-mêmes et sommes conscients des tentatives constantes de la partie ukrainienne d’utiliser des drones et d’envoyer des terroristes dans la république », a-t-elle ajouté.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré le mois dernier que le pays « n’a jamais pris et ne prendra aucune mesure hostile à l’encontre du peuple biélorusse ».
Faisant clairement référence à l’incursion ukrainienne à Koursk, Mme Zakharova a déclaré que le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy avait montré qu’il était capable de ce qu’elle a appelé des « mesures imprudentes », l’accusant de coordonner son action avec Washington avant l’élection présidentielle américaine de novembre.
« Par conséquent, conformément à cette logique, nous n’excluons pas la possibilité que ces forces destructrices puissent déclencher une escalade de la situation dans la région. »
Elle a déclaré que la Russie et la Biélorussie faisaient partie d’un « État de l’Union » et s’étaient engagées à défendre conjointement leurs frontières communes, soulignant qu’un groupement militaire régional conjoint était déployé en Biélorussie avec des armes nucléaires tactiques russes.
« La mise en œuvre pratique de tout scénario agressif envers Minsk est lourde de conséquences désastreuses non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour ses sponsors », a-t-elle déclaré.
(Reportage de Dmitry Antonov, rédaction d’Andrew Osborn, édité par Mark Trevelyan)
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