7 janvier 2024 – 19h21
BLorsqu’on est atteint de démence à un jeune âge, les gens pensent souvent à une cause génétique. Des scientifiques de l’Université de Maastricht (UM) et de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni ont identifié 15 facteurs de risque associés à un risque plus élevé de démence à un jeune âge. Les gens peuvent eux-mêmes influencer certains de ces facteurs de risque. Outre le statut socio-économique d’une personne ou des facteurs connus liés au mode de vie tels que la consommation d’alcool et le tabagisme, les scientifiques ont également découvert un lien étonnamment fort avec la santé mentale : la dépression et l’isolement social en particulier – par exemple en raison de troubles de l’audition – semblent être de bons prédicteurs d’un risque accru de ne pas pouvoir développer une démence à l’âge de 65 ans. Les résultats ont été récemment publiés dans la revue scientifique JAMA Neurologie.
La démence à un jeune âge
La démence fait l’objet d’une attention croissante, mais relativement peu de recherches ont été menées sur la démence à un jeune âge. La démence à un jeune âge survient lorsque les personnes développent une démence avant l’âge de 65 ans. Aux Pays-Bas, ce sort touche environ 15 000 personnes et 1 000 à 1 500 cas s’ajoutent chaque année, selon des recherches antérieures menées par les mêmes scientifiques. Une reconnaissance précoce ainsi qu’une aide et un soutien appropriés peuvent améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence à un jeune âge. C’est également la raison principale pour laquelle Stevie Hendriks, chercheuse à l’UM, et ses collègues du Centre Alzheimer de Limbourg ont recherché des facteurs de risque pouvant être liés à la démence à un jeune âge. “L’impact de la démence à un jeune âge est très important, car ces personnes ont généralement encore un travail, des enfants et une vie bien remplie”, explique Hendriks. « On pense souvent que la cause de la démence à un jeune âge est génétique, mais pour de nombreuses personnes, nous ne savons pas exactement quelle en est la cause. C’est pourquoi nous avons également voulu étudier d’autres facteurs de risque dans cette étude.
Facteurs de risque
Pour leurs recherches, les scientifiques de Maastricht ont utilisé les données d’une étude de cohorte à long terme menée au Royaume-Uni, la UK Biobank. Ils ont analysé les données de plus de 350 000 individus, étroitement surveillés par des chercheurs britanniques entre 2006 et 2021. Ces données ont révélé 15 facteurs de risque qui, dans une plus ou moins grande mesure, semblent être des prédicteurs d’un risque plus élevé de démence à un jeune âge. “Nous savions déjà, grâce à des recherches menées sur des personnes âgées atteintes de démence, qu’il existe une série de facteurs de risque modifiables”, explique Sebastian Köhler, professeur de neuroépidémiologie à l’université de Maastricht. « Aux Pays-Bas, on accorde désormais beaucoup d’attention à la prévention, par exemple dans le cadre de la stratégie nationale sur la démence du ministère de la Santé, du Bien-être et des Sports. Outre les facteurs physiques, la santé mentale joue également un rôle important dans la prévention de la démence, en évitant par exemple le stress chronique, la solitude et la dépression. Le fait que nous observions maintenant si fortement ce phénomène dans la démence à un jeune âge était pour moi inattendu et pourrait nous donner la possibilité de réduire également le risque dans ce groupe.
Source : Université de Maastricht
2024-01-07 21:59:54
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