Le canal de Panama, un chef-d’œuvre d’ingénierie centenaire, est maintenant confronté à une grave crise. Alors que le pays fait face à sa pire sécheresse en 75 ans, le canal lui-même est menacé par la baisse des réserves d’eau douce. La situation est si critique que les autorités ont déclaré l’urgence environnementale.
Ilya Espino De Marotta, administratrice adjointe du canal de Panama, est préoccupée par l’absence de pluie. Chaque matin, elle scrute les bulletins météo à la recherche de signes d’espoir. Les réserves d’eau diminuent, mais la pluie tarde à arriver. Cela met en péril le modèle économique du canal.
Chaque jour, 30 navires traversent le canal, nécessitant 200 millions de litres d’eau. La bonne fonctionnement du canal dépend de vastes réservoirs d’eau douce. Mais ces réservoirs, dont le lac Alajuela, sont en train de se tarir. L’eau ne suffit plus pour les activités quotidiennes et les cultures agricoles. Les communautés locales souffrent également du manque d’eau.
Dans les quartiers proches du canal, les robinets sont à sec. Les habitants doivent se contenter de bidons d’eau livrés par camion-citerne. Chaque goutte compte jusqu’à la prochaine livraison. Cette situation est le résultat de l’élargissement de la banlieue, qui a entrainé une augmentation de la demande d’eau provenant des mêmes réservoirs qui alimentent le canal.
Les administrateurs du canal doivent trouver un équilibre entre les besoins de la population et les exigences du commerce. Les années de sécheresse se multiplient, ce qui pourrait indiquer une nouvelle réalité climatique pour le Panama. Les restrictions ont déjà été imposées aux navires traversant le canal, mais de nouvelles sources d’eau sont nécessaires pour maintenir la fiabilité du canal en tant que voie navigable.
Plusieurs scénarios sont étudiés pour répondre à ce défi, dont la création d’un autre réservoir d’eau douce. Cependant, cela pourrait coûter plus de 2,5 milliards de dollars canadiens. Convaincre les élus et les résidents d’agir rapidement sera un défi, mais la crise actuelle pourrait finalement les inciter à agir.
