2017-04-30 11:26:05
Vivre dans une société structurée autour de la consommation et de la concurrence nous conduit à un individualisme et un narcissisme rampants. Comme le souligne Víctor Lapuerta, “Dieu est mort, Marx est mort, mais le ‘je’ est à son meilleur”. Cette situation a, comme nous le verrons, des conséquences très négatives sur la vie sociale.
Pour favoriser la consommation, on fait croire à l’individu qu’il n’y a pas de limites à ses envies et à ses caprices, que tout est peu pour lui. C’est celui de « je le mérite » et de consommer de façon compulsive.
Mais le fonctionnement d’une société demande de la collaboration, de l’effort, des devoirs des citoyens envers le groupe, un sentiment de culpabilité lorsque nous avons agi de manière néfaste avec notre communauté. Tout le monde évoque ce sujet de nos jours! Même la politique, ravie par le modèle social dominant, est de plus en plus régie par les règles du marketing : le citoyen se voit vendre un produit dans lequel tout est bénéfices et avantages. Même si rien qu’en grattant un peu n’importe qui peut voir que le marketing est de plus en plus prédominant, avec tout ce que cela comporte de perte de crédibilité. Et puis on se plaint de la désaffection des citoyens !
Un exemple simple et clair de la pertinence de ce modèle consumériste sont les données qui montrent la forte augmentation de l’usage de la prostitution, en particulier chez les jeunes, dans une société où la liberté sexuelle a de moins en moins de limites. Mais, pourquoi être conscient de la relation avec l’autre, toujours complexe, pour trouver le moment où avoir des relations sexuelles. Pourquoi attendre ? . Ugh, c’est très lourd. Vous payez la période. Que de l’autre côté il y a une personne vivant une situation, au moins compliquée, qui peut s’en soucier. Je le veux maintenant, point final !
Dans l’éducation des enfants, l’une des facettes où les valeurs de la société se manifestent le plus clairement, il suffit de rappeler cette anecdote si souvent racontée : le garçon qui écrase une vieille femme et quand la dame allongée par terre se plaint de la douleur, la mère la gronde : madame, ça va. Le garçon s’est déjà excusé. Ne le traumatisez pas avec vos gémissements.
Parler de gratitude, de devoirs, de sentiments de culpabilité face aux erreurs et aux échecs aujourd’hui est presque tabou. On fait croire aux citoyens que leurs droits individuels sont comme du chewing-gum : ils peuvent gonfler et s’étirer à l’infini, jusqu’au nez du voisin. Si ça vous dérange : le voilà. je suis dans mon droit. Et si la bulle de chewing-gum éclate au nez de l’autre : tout au plus une excuse et ça dure. Ne pas avoir été là déranger mon droit de faire des bulles avec mon chewing-gum ! (où je mets de la gomme je peux mettre voiture, vélo, chien…)
Du point de vue de la santé mentale, la situation est bien sûr la même. On fait croire au sujet qu’il n’a pas de problème, ni que ses symptômes n’ont rien à voir avec ce qui lui arrive, avec ses relations, avec le déroulement de sa vie : le problème, c’est le “cerveau” qui a en panne. Logiquement, suivant le modèle consumériste, on a tendance à recevoir la dose correspondante de ce qui lui est assigné et l’affaire est réglée.
Évidemment, c’est bien que dans notre société les droits individuels soient valorisés et respectés, mais lorsque ces droits sont exercés sans limites, cela entre dans le domaine du narcissisme, un grand problème dans notre monde d’aujourd’hui. Bientôt, alors que nous continuons ainsi, une nouvelle application devra être ajoutée à toute la technologie que nous portons : les inhibiteurs de l’ego !
#société #narcissique #gratitude #devoirs #culpabilité #santé #mentale #dans #les #moments #difficiles
1685619368