La souffrance en silence : l’histoire de Didier et David et le message poignant de Hugo Giroux

Didier vivait avec la schizophrénie et David, avec un mal de vivre enfoui en lui. Tous les deux souffraient en silence.

Avec la même générosité que son amie Nancy Déziel, Hugo Giroux a accepté de prendre la parole en s’ouvrant sur le deuil par suicide, un long et pénible chemin qu’il a dû emprunter à deux reprises. Deux fois de trop.

Le 5 juin dernier, David n’a contacté personne pour exprimer sa détresse. S’il avait confié à Hugo qu’il était envahi d’idées noires, le comédien établi à Québec aurait sauté dans sa voiture pour aller retrouver son frère à Longueuil et le convaincre de ne pas commettre l’irrémédiable.

«David sait bien que je l’aurais fait changer d’idée parce que, oui, il aurait pu faire autrement.»

Par le passé, Hugo a déjà consulté en psychologie, une démarche qui lui a permis de mieux se comprendre et de s’outiller face à la vie et ses défis. Après le décès de son frère aîné, il a senti le besoin de demander de l’aide pour encaisser le choc.

«Ce n’était pas évident pour mon entourage… J’avais une colère que David avait aussi en lui», explique Hugo qui s’est souvent reconnu à travers, dit-il, le schème émotif de son frère.

«Nous avons des insécurités similaires.»

C’est la raison pour laquelle Hugo aurait tant voulu convaincre son frère de consulter lui aussi. «Et même si c’est épeurant d’aller au fond des choses…», peut en témoigner l’homme qui accueille aujourd’hui sa peine comme elle vient, sans la repousser.

«Des fois, je braille pour un rien. Cela m’arrivait aussi avec Didier. Tu écoutes une musique et tu te mets à pleurer», raconte Hugo qui porte maintenant en lui le souvenir de ses deux frères tant aimés, dont la cruelle absence lui inspire ce message pour ceux et celles qui souffrent en silence…

«Faire le ménage de sa vie, c’est long et compliqué, mais la vie vaut la peine d’être vécue. Il faut avoir l’humilité d’affronter nos souffrances en étant d’abord bienveillant envers soi-même. Pas en se faisant violence.

Il n’y a pas de honte à se sentir inadéquat, à ne pas savoir comment faire et comment réagir, poursuit-il. S’avouer vulnérable, c’est une preuve de courage immense! N’ayez pas peur de ce que vous êtes. N’ayez pas peur de pleurer. N’ayez pas peur de dire: je ne suis plus capable, je ne sais plus…

Surtout, ne refoulez pas. Appelez. N’importe qui, mais faites-le», insiste Hugo Giroux.

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