L’objectif de Fundbot est d’aider les TPE et les PME à ne plus souffrir des retards de paiement, car cela peut les mettre en difficulté. Karl Abouzeid vit entre Cannes et Beyrouth – sa ville natale – et a fondé sa start-up Bot de fonds à Nice en 2020, au Hub de l’Innovation (ex-CEEI).
Nous retournons en arrière. Karl Abouzeid a décroché un bachelor en business et marketing en Suisse, puis est retourné au Liban, à Beyrouth, où il a fondé sa première société. En 2015, l’entrepreneur crée une plateforme qui connecte les sociétés de logistique avec les transporteurs. Ses clients ? “DHL, CMA-CGM… C’est là que j’ai réalisé les difficultés que pouvaient engendrer les délais de paiement à rallonge pour les petites et moyennes structures.” Il ferme la société et fonde Fundbot. Pourquoi sur la Côte d’Azur? Parce que c’est là qu’il s’est marié et a fondé sa famille. “Une histoire de cœur avec la Côte d’Azur ! Avec la proximité de l’écosystème tech et innovation de Sophia Antipolis, cela avait du sens. Et j’en suis fier.”
Fundbot est donc une plateforme qui permet aux banques de digitaliser les processus de financement des TPE et des PME. Vous êtes une entreprise, vous facturez vos clients qui doivent vous payer sous quinze jours, trois mois, six mois, ce qui fait que régulièrement vous avez une trésorerie conséquente “dehors”. C’est là qu’intervient Fundbot. Directement depuis votre logiciel de comptabilité – n’importe lequel – , vos factures sont transmises et analysées par son système, transférées immédiatement à chaque client qui s’engage à les honorer. Ce qui fait que la banque peut vous faire disposer de cet argent pour d’autres investissements ou factures courantes que vous avez à régler. La banque dans laquelle vous disposez de vos comptes doit bien entendu avoir signé un partenariat avec la start-up.
Réduire la fraude
“Ce qui se fait encore très souvent de façon manuelle voire facture par facture par un opérateur, est à présent entièrement digitalisé. In fine, des opérations qui prennent habituellement entre trois semaines et un mois, se font en seulement 24 heures.”
Autre avantage, côté banque cette fois-ci, “Cela permettra de plus facilement accepter de gérer des TPE/PME car, actuellement, le coût pour les services qui y sont attachés est élevé par manque de rendement.”
Cerise sur le gâteau, “La digitalisation du process permet de réduire drastiquement la fraude. Fini les factures payées deux fois, le logiciel détecte les doublons, les factures hasardeuses… C’est une économie conséquente.”
Depuis son lancement en 2020, Funbot a fait du chemin. Lauréat du Réseau Entreprendre en 2022, le PDG Karl Abouzeid vient de lever 1,4 million d’euros auprès de cinq fonds d’investissement dont Oryx Fund issu du très sélect groupe anglais Hambro Perks. S’y sont greffés MEVP, Aditum, Flat6LABS et PLUS.VC. “Je peux dire que c’est une fierté de voir ces fonds venir chercher une fintech azuréenne car ici, l’innovation et la tech ne sont pas les domaines les plus prisés. Ce serait plutôt le tourisme.” Une levée qui servira à booster l’expansion internationale de la structure qui compte une dizaine de collaborateurs, tous situés à Beyrouth.
De l’international au marché français
“J’aimerais embaucher à Nice, Beyrouth et Dubaï. Grâce à ce tour de table, nous allons également travailler sur des fonctionnalités avancées comme des modules de cybersécurité hautement performants et surtout adaptés à chaque pays. Si en France et plus largement en Europe, les réglementations sont claires et unifiées par la Banque centrale européenne, ailleurs, chaque pays a une réglementation bien spécifique et on doit s’assurer de la respecter. C’est un travail conséquent.”
FundBot vient aussi de décrocher un partenariat avec Visa dans la région des MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient), une zone qu’il a démarchée en premier car les pays émergents sont “friands de digitalisation et veulent aller très vite à présent”. Jordanie, Égypte, Maroc, Arabie saoudite, Dubaï… autant de pays où la solution Fundbot est déployée auprès de banques ou de fintechs. Déjà plus de 130 000 transactions sont passées par la plateforme.