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La success story d’Api : une supérette qui comble un vide dans les zones rurales

La success story d’Api : une supérette qui comble un vide dans les zones rurales

Les cofondateurs de la startup posent devant le magasin qui compte 700 références.

Photo Quentin Petit

On remplace un peu l’Église.

Marges faibles

La recette d’un tel succès ? Peut-être celle d’être venue combler un vide abyssal dans les zones rurales, singulièrement charentaises, où les services publics comme les commerces ont reculé drastiquement. Pour beaucoup des clients de l’autoproclamée « super supérette » de Claix, celle-ci ne fait même plus partie de l’alternative : « Nous y faisons quasiment toutes nos courses »souligne Jeff, un habitant conquis, avec son épouse, dès l’installation. Même le maire le concède : ces supérettes sont le seul commerce de proximité à être parvenu à s’implanter dans la commune depuis qu’il s’y est installé, en 1989. « On avait bien essayé en 2008 de créer un petit supermarché mais la réalité économique nous a rattrapés, notre bassin de vie était insuffisant pour que l’affaire devienne rentable. »
La rentabilité, une vraie question pour Api qui, élément souligné là aussi par tous les usagers rencontrés, « pratiquent les prix de la grande consommation ». « C’est même parfois moins cher ici ! »raille un client qui vient y chercher « des tomates cerises pour son petit-fils qui adore ça ». À « 0,99 euro la barquette, c’est imbattable ! »

Habitants, élus et “apiciers” ont participé à la fête, samedi, à Claix.


Habitants, élus et “apiciers” ont participé à la fête, samedi, à Claix.

Photo Quentin Petit

« Notre idée dès le départ et ce, bien avant la crise inflationniste, c’était que, pour que les gens viennent régulièrement, on devait avoir des prix de supermarché »? indique Julien Nau. Pour cela, le business model, « est bien évidemment basé sur des marges faibles, ce qui implique d’avoir beaucoup de magasins ». Une politique de prix basée « d’une part sur le volontarisme, d’autre part sur l’organisation »analyse Jean-Luc Treillou. Le volontarisme, c’est celui « d’être accessible ». Sur l’organisation, « elle est notamment liée à un contrat que nous avons avec un poids lourd de la grande distribution qui est Carrefour »poursuit le cofondateur. Ce dernier « nous permettant d’accéder à sa marque distributeur, à prix compressés ». Et puis, élément important : Carrefour gère également la logistique dans ces communes souvent éloignées puisqu’il livre chaque point de vente.

Les clients, eux, ne tarissent pas d’éloges sur leur « apicerie » qu’ils n’ont pas mis longtemps à s’approprier.

Générateur de lien social

Infirmière libérale aux horaires bien souvent « décalés », Alice, mère d’un jeune enfant, apprécie la proximité de ce magasin de 40 m² qui abrite pas moins de 700 références. Elle y vient en complément de chariots qu’elle remplit en grande surface « pour un pot de lait oublié » par exemple. Sur le nombre de références proposées, Julien Nau assume « cette frugalité » : « On revendique de ne proposer que l’essentiel »sourit le cofondateur qui exprime cette volonté d’incarner « autre chose que la grande distribution ». Parce qu’ici « il y a aussi du lien social qui se crée »raconte Stéphane « apicier » à Niort depuis juin. « Les gens sont super enthousiastes »raconte celui qui a rejoint l’entreprise il y a quelques semaines. « Ils viennent, se parlent, même le maire de la commune y croise ses administrés »relate celui qui estime « que l’on remplace un peu l’Église ».
Lui, voit passer notamment des gens « à la mobilité un peu réduite ». Sans pouvoir aller loin, ils trouvent chez Api une solution de repli « pour avoir du pain frais chaque jour, un accès à La Poste et même leur quotidien ».

D’ailleurs, un profil type des 70 consommateurs quotidiens de l’Api de Claix a-t-il été esquissé ? « Quand on s’est lancés, on avait aucune idée de qui viendrait. On s’aperçoit qu’Api transcende les âges et les classes sociales ».
Quant aux vols, qui restent une préoccupation, l’entreprise ne laisse “rien passer” avec des dépôts de plainte quasi systématiques.

La part belle aux produits locaux

Api a développé le programme Super local qui référence aujourd’hui une quarantaine de producteurs sur l’idée du ” Cour de circuit “. Ambition : permettre à ces derniers d’investir les rayons d’une « grappe géographique » de “ quatre ou cinq supérettes » dans un rayon maximum de 50 km. Une démarche qui vient d’être labellisée par Neo Terra, feuille de route pour la transition écologique de la Région Nouvelle-Aquitaine.

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