La Suisse oblige les agences gouvernementales à utiliser des logiciels open source

2024-07-24 22:47:49

La Suisse a récemment promulgué une loi obligeant son gouvernement à utiliser des logiciels libres (OSS) et à divulguer le code source de tout logiciel développé par ou pour le secteur public. ZDNetcette approche « organisme public, code public » rend les opérations gouvernementales plus transparentes tout en augmentant la sécurité et l’efficacité. Une telle démarche échouerait probablement aux États-Unis, mais devient de plus en plus courante en Europe.

Conformément à la nouvelle loi fédérale sur l’utilisation de moyens électroniques pour l’accomplissement de tâches gouvernementales (EMBAG), les agences gouvernementales doivent utiliser des logiciels open source dans l’ensemble du secteur public.

Ce n’est pas une nouveauté en Suisse. En 2011, le Tribunal fédéral suisse a publié son application judiciaire, Open Justitia, sous licence OSS. Cette application n’a pas été appréciée par l’éditeur de logiciels juridiques Weblaw, et a donné lieu à plus d’une décennie de batailles politiques et juridiques.

La nouvelle loi permet à la Suisse de diffuser ses logiciels sous licence OSS. Elle exige en outre que le code source soit diffusé de cette manière « à moins que les droits de tiers ou des raisons liées à la sécurité ne l’excluent ou ne le restreignent ».

En plus d’imposer le code OSS, l’EMBAG exige également que les agences gouvernementales suisses publient au public les données gouvernementales non personnelles et non sensibles en termes de sécurité. Appelé « données gouvernementales ouvertes », cet aspect de la nouvelle loi contribue à une double approche « ouverte par défaut » qui devrait permettre une réutilisation plus facile des logiciels et des données tout en rendant la gouvernance plus transparente.

D’autres pays européens ont adopté des mesures similaires. La version française du FBI américain, connue sous le nom de Gendarmerie nationale, utilise Linux sur la plupart des PC. Le Schleswig-Holstein, l’un des 16 Länder allemands, a récemment migré 30 000 ordinateurs des produits Microsoft vers Linux et LibreOffice.

L’Union européenne œuvre également depuis des années pour renforcer la sécurité des logiciels libres grâce au projet Free and Open Source Software Auditing (FOSSA). Dans le même temps, l’avenir des logiciels libres en Europe pourrait susciter des inquiétudes : certains craignent que la Commission européenne ne réduise le financement d’une source essentielle de financement des projets OSS.

Aux États-Unis, le soutien aux logiciels libres est toutefois bien moindre. Le gouvernement américain soutient certes les logiciels libres, mais avec des contraintes bien plus importantes. Par exemple, la Federal Source Code Policy exige que les agences gouvernementales publient au moins 20 % de leur nouveau code développé sur mesure sous forme de logiciels libres. De même, la General Services Administration (GSA) exige que ses organisations rendent compte de tout leur code libre et le publient.

La différence essentielle réside dans le fait qu’aucune loi américaine n’impose l’utilisation de logiciels libres comme c’est le cas en Suisse. Si la nouvelle ouverture de la Suisse fonctionne bien, elle pourrait servir de modèle pour d’autres changements dans le reste de l’Europe et aux États-Unis.



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