2024-07-18 10:33:30
C’est une photo qui a fait le tour du monde. On y voit Donald Trump ensanglanté, le poing levé, tandis que des agents des services secrets se précipitent sur l’ancien président pour le faire sortir d’une scène.
Prise par le journaliste de l’Associated Press Evan Vucci, l’image capture les conséquences immédiates de la tentative d’assassinat de Trump lors d’un rassemblement de campagne en Pennsylvanie samedi.
Certains médias américains ont qualifié les images de ce jour-là d’emblématiques. Certains affirment qu’elles ont le potentiel de changer le cours de l’élection présidentielle ; d’autres ont souligné l’héritage durable de la photographie à l’ère de la vidéo.
Mais les experts en éthique observent comment – dans une période polarisée – les médias et autres utilisent la couverture de l’attaque.
Ron Burnett, ancien président de l’Université d’art et de design Emily Carr au Canada et expert en images, a déclaré qu’il pensait que la photographie pouvait avoir un impact puissant.
« En fait, il ne faut pas sous-estimer l’effet iconique d’une photographie, car la vérité ne résiste pas aux icônes. Les icônes ont toujours plus d’effet que la vérité, ce qui est une pensée vraiment effrayante, mais qui est vraie », a-t-il déclaré à VOA.
Il a ajouté que les images de la tentative d’assassinat renforcent le récit de la campagne Trump.
« La photo correspond parfaitement à la manière dont il a abordé chaque étape de ce que nous pourrions appeler une bataille, car il la considère comme une bataille. La photo suggère, entre autres choses, qu’il est en guerre et qu’il est déjà en danger constant », a déclaré Burnett, qui vit à Vancouver.
Subramaniam Vincent, directeur du centre de journalisme et d’éthique des médias de l’université de Santa Clara, a déclaré que la représentation du moment jouera un rôle dans le discours politique.
« Donc, je pense que la véritable éthique réside dans l’interprétation de l’endroit où se trouve l’image, de ce qu’elle représente dans le récit de la culture américaine, de la politique, des armes à feu, de la violence », a-t-il déclaré à VOA.
VIDÉO : Les médias s’efforcent de lutter contre la désinformation sur la fusillade de Trump
Pour Vucci, immortaliser la fusillade et ses suites était une priorité. « Je savais que c’était un moment de l’histoire américaine qui devait être documenté », a-t-il déclaré. « C’est notre travail de journaliste de faire ce travail. »
Alors que les médias s’efforcent de vérifier ce qui s’est passé lors du rassemblement, sur les réseaux sociaux, la mésinformation et la désinformation fleurissent.
Parmi les théories du complot qui circulent, certaines prétendent à tort que les partis politiques des deux camps sont responsables de ces événements. Les journalistes s’efforcent de rétablir la vérité.
« Il n’y a aucune preuve pour aucune de ces théories du complot, mais elles reflètent le type d’affirmations qui se propagent dans ce climat émotionnel très polarisé au lendemain immédiat de la tentative d’assassinat », a déclaré David Klepper, journaliste à l’AP.
Deux jours après l’attaque, Trump était de retour sur scène, cette fois pour la Convention nationale républicaine à Milwaukee, dans le Wisconsin.
Les données des analystes cybernétiques PeakMetrics montrent que dans les heures qui ont suivi l’attaque, les mentions de lui sur les réseaux sociaux ont augmenté, indique l’AP.
Alors que la majorité des publications analysées par l’entreprise exprimaient de la sympathie, PeakMetrics en a trouvé d’autres qui cherchaient à semer des théories du complot ou à diffuser des allégations fausses ou trompeuses.
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