2024-06-12 18:33:22
La tournée diplomatique du président ukrainien en Europe se poursuit. Dès la fin de la conférence de Berlin sur la reconstruction de l’Ukraine, le président ukrainien arrivera en Italie pour assister au sommet du G7 le 13 juin, avant de se rendre en Suisse pour un sommet de paix, auquel la Russie ne participera pas.
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De Berlin à Bari dans le sud de l’Italie et enfin en Suisse en fin de semaine, le marathon diplomatique de Volodymyr Zelensky se poursuit, écrit Daniel Vallot du service international de RFI. Le président ukrainien continue de réclamer des armes et un soutien diplomatique contre la Russie. Il espère obtenir un nouveau système de défense aérienne Patriot et, lors du G7, une décision sur l’utilisation des avoirs russes gelés par les pays occidentaux, plus précisément sur les intérêts générés par cet argent.
Ce week-end, en Suisse, l’attention ne se portera plus sur le soutien militaire ou les sanctions contre la Russie, mais sur les négociations de paix qui pourraient s’engager avec Moscou, avec une difficulté : la Russie ne participera pas à la conférence. Lundi 11 juin, le chef de la diplomatie suisse, Ignoazio Cassis, a reconnu les limites de l’exercice : « Une conférence de paix, dans laquelle il n’y a même pas les deux parties qui se font la guerre sur le terrain, n’est qu’un premier pas pour établir un processus. Il serait illusoire d’espérer que nous puissions célébrer la paix samedi soir.
“Il n’y aura pas de processus de paix sans la Russie”
« Il n’y aura pas de processus de paix sans la Russie. Je pense que c’est une illusion qu’il faut rendre très claire. La question n’est donc pas de savoir si la Russie va adhérer, mais quand et à partir de quel moment», insiste le diplomate suisse.
La Russie devra inévitablement se joindre aux négociations à un moment donné : cette position est également partagée par l’Ukraine, et c’est ce qu’a déclaré hier soir l’un des plus proches conseillers de Volodymyr Zelensky.
Andrii Yermak, chef de l’administration présidentielle ukrainienne, a parlé d’un deuxième sommet de paix, auquel la Russie serait cette fois invitée. L’objectif de l’Ukraine est d’obtenir le soutien du plus grand nombre de pays possible en faveur d’une feuille de route qui servira ensuite de base aux négociations. “Un projet soutenu par 100 pays ou plus serait très difficile à réfuter”, explique Andrii Yermak, qui veut éviter un format de négociation dans lequel l’Ukraine serait isolée de la Russie.
L’objectif de l’Ukraine est d’obtenir le soutien de pays autres que ses alliés occidentaux : des pays comme l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Chine. Le problème est que ces pays sont réticents à organiser un sommet sans la Russie. Pour l’instant, seul New Delhi a accepté de venir en Suisse et la moitié des dirigeants qui voyageront ce week-end seront européens. Cet élargissement du soutien diplomatique à l’Ukraine est donc encore loin.
Tout d’abord, des sujets convenus
Pour obtenir le plus grand soutien possible, les sujets qui seront mis sur la table seront assez consensuels : la navigation en mer Noire et la sécurité nucléaire, notamment la situation de la centrale de Zaporijja. Mais la base de négociation sur laquelle l’Ukraine veut travailler inclut d’autres points qui seront abordés ultérieurement : notamment le retrait des troupes russes, les réparations financières et la création d’un tribunal pour juger les responsables des crimes russes.
Mais pour l’instant, il n’y a toujours pas de progrès. La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle ne participerait à aucune négociation de paix à moins que l’Ukraine n’accepte de céder les cinq provinces annexées par Moscou, soit 20 % du territoire ukrainien, une exigence évidemment totalement inacceptable pour l’Ukraine.
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