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La tragédie du VIH au Maroc : Quand les inégalités mettent en péril la vie des femmes

by Nouvelles
La tragédie du VIH au Maroc : Quand les inégalités mettent en péril la vie des femmes

Dans une société où les inégalités règnent, dans le cas du VIH, elles peuvent tuer. Les disparités sociales et économiques sont bien plus que des chiffres, elles ont des conséquences tragiques, coûtant parfois même la vie, en particulier chez les femmes, une catégorie vulnérable. Au Maroc, une réalité choquante se dessine : près de 82,6% des femmes et des filles, entre 15 et 74 ans, ont été confrontées à des violences, sous diverses formes, au cours de leur existence. Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants lorsqu’on les associe à la propagation du VIH.

Les femmes et les filles, en raison de ces violences qui leur sont infligées, deviennent à la fois des victimes et des vecteurs de transmission de ce virus mortel. Ces « violences » qu’elles peuvent subir, qu’elles soient juridiques, institutionnelles, physiques ou psychologiques, compromettent gravement leur santé et leur bien-être, surtout que le phénomène de la féminisation de la propagation du VIH a interpellé les milieux associatifs.

L’association de lutte contre le sida (ALCS), consciente de la situation, souligne que « cette féminisation de l’épidémie du VIH n’est pas seulement une question de santé publique, mais aussi une question de droits fondamentaux. Alors que le Maroc s’apprête à réformer son Code de la famille, il est crucial de reconnaître et de prendre des mesures pour combattre cette tendance alarmante ».

Il convient de rappeler que l’égalité entre les hommes et les femmes ne relève pas uniquement de la justice sociale, mais aussi de la santé publique. Les données récentes du ministère de la Santé et de la Protection sociale mettent en lumière une réalité inquiétante : près de la moitié des personnes vivant avec le VIH au Maroc sont des femmes, un chiffre en constante augmentation depuis 1990.

Pour mieux illustrer la souffrance de ces femmes, Hespress FR a contacté Hayat, atteinte du VIH depuis 6 ans. « Depuis la découverte de la maladie, ma vie s’est métamorphosée. Tout a été chamboulé, rien n’est comme avant, même le regard de mon mari a changé. Mais ce qui est encore plus douloureux, ce sont les préjugés et les jugements auxquels je suis confrontée au quotidien. Malgré les avancées médicales, les stigmates persistent et sont souvent plus difficiles à supporter que la maladie elle-même », raconte-t-elle.

« En tant que femme et épouse, je suis doublement vulnérable. Les normes sociales rigides et les attentes culturelles imposent souvent des contraintes supplémentaires aux femmes. Ajoutez à cela le poids de la maladie et vous obtenez une charge écrasante à porter toute la vie », ajoute notre interlocutrice.

L’accès aux soins de santé est souvent limité, en particulier pour les femmes issues de milieux défavorisés. Les coûts élevés des traitements et les distances à parcourir pour obtenir des soins adéquats constituent des obstacles majeurs. Dans le détail, Hayat dévoile : « Mais ce n’est pas tout. Les discriminations que nous subissons vont bien au-delà du domaine médical. Nous faisons face à l’ostracisme social, à l’exclusion de la famille et de la communauté, à la perte d’opportunités professionnelles et à la discrimination au sein même du système de santé ».

Pourtant, derrière ces statistiques et ces réalités sociales, il y a des personnes, avec leurs rêves, leurs espoirs et leur dignité. « Nous méritons d’être traités avec respect et compassion, non pas jugés et marginalisés », affirme notre intervenante.

Le Maroc, en voie d’équité, doit promouvoir l’éducation et la sensibilisation pour combattre les idées erronées et les préjugés qui persistent. Les parties prenantes doivent également œuvrer pour garantir un accès équitable aux soins de santé et aux services de soutien, en particulier pour les femmes et les personnes marginalisées.

Selon les associations de lutte contre le sida, « cette féminisation de l’épidémie trouve ses racines dans les inégalités profondes entre les sexes et dans les discriminations qui persistent dans tous les aspects de la vie. Les femmes sont privées de leurs droits les plus élémentaires, y compris le droit à l’éducation, à la santé et à des opportunités économiques équitables. Ces inégalités, en plus de créer une dépendance préjudiciable, exposent les femmes à un risque accru de contracter le VIH, en particulier lors de rapports sexuels non protégés ».

Hespress FR a précédemment approché Nadia Bezad, Présidente de l’OPALS qui a souligné l’importance de discuter ouvertement du VIH/sida. « Malheureusement, cette maladie continue de faire des victimes parmi les hommes, les femmes et les enfants. Nous devons également reconnaître les défis auxquels font face ceux qui vivent avec le VIH, car ils endurent toujours la stigmatisation de la société qui ne les accepte pas pleinement », déplore-t-elle.

Pour conclure, l’experte partage son plaidoyer, « cette année, je plaide pour une sensibilisation continue au VIH, plutôt que de se limiter au 1er décembre. Un simple message peut sauver une vie et influencer les décideurs pour soutenir des campagnes significatives ».

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2024-03-11 01:39:00

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