La tuberculose est pratiquement disparue au sud de la province, mais ce n’est visiblement pas le cas chez les Inuits du Canada.
Pourquoi? Les explications du Dr Alain Vadeboncoeur, en entrevue avec la cheffe d’antenne Sabrina Rivet au bulletin Noovo Le Fil 22 sur les ondes de Noovo Info. À voir dans la vidéo ci-contre.
Quelle est la cause de tuberculose?
«C’est sûrement une des plus vieilles infections documentées connues. C’est une bactérie qui cause ça et infecte à peu près n’importe quel organe, bien qu’on connaît surtout les formes pulmonaires, avec laquelle les gens font des crachats, de la fièvre et une perte de poids. C’est quand même assez répandu parce qu’on parle quand même de 10 millions de cas par année dans le monde. Ça touche les pays moins en moyens que nous.»
Comment se propage la tuberculose?
«La forme respiratoire se transmet comme toutes les infections respiratoires par aérosol. Ça prend quand même un contact assez soutenu. Ce n’est pas aussi contagieux qu’un virus. Quand il y a de la promiscuité, quand plusieurs personnes partagent les mêmes pièces, il y a plus de chances qu’on se le transmette. Ça se propage comme les autres infections respiratoires, avec des [masques] N95 par exemple.»
La tuberculose se soigne-t-elle?
«On peut non seulement soigner [la tuberculose]mais aussi la diagnostiquer assez facilement. C’est quand même tout un traitement par contre: quatre antibiotiques en même temps pendant quatre à six mois et il ne faut pas arrêter. C’est la seule maladie à traitement obligatoire au Québec. Quand on a accès aux médicaments et au suivi, ça se fait bien, mais c’est long et ça demande énormément de soutien pour passer à travers ça.»
Pourquoi la tuberculose est-elle encore présente au Nunavik en 2023?
«C’est à cause des caractéristiques ou problèmes sociaux qu’il y a là-bas: la promiscuité, les facteurs de risque comme le diabète, le tabac… La pauvreté, malheureusement, est beaucoup associée à ça. Il y a toutes les conditions pour que ça se propage. C’est une maladie qu’on va retrouver très peu [au sud de la province]sauf peut-être chez les nouveaux arrivants infectés dans leur pays d’origine.»
Est-ce possible d’éradiquer la tuberculose?
«”Éradiquer”, c’est un grand mot. La contrôler? Certainement, mais c’est tout un travail.»
«Ça demande un travail de fond d’accessibilité aux soins, de dépistage, d’accompagnement et probablement sur les aspects sociaux. Quand plusieurs personnes occupent le même appartement, c’est une grosse partie du problème.»
– Le Dr Alain Vadeboncoeur, urgentologue
La tuberculose en bref
- Jusqu’à 280 cas de tuberculose sont déclarés chaque année au Québec;
- Environ 60% des cas annuels de tuberculose proviennent de l’extérieur du Québec;
- Les humains sont le seul réservoir de la tuberculose;
- La tuberculose se transmet par inhalation d’aérosols produits par la toux ou l’éternuement d’une personne atteinte de tuberculose contagieuse.
- Symptômes de la tuberculose pulmonaire ou laryngée: toux, fièvre intermittente, anorexie, perte de poids, hémoptysie et sudation nocturne;
- Symptômes de la tuberculose extrapulmonaire: variables selon le site d’infection (ex. : ganglionnaire, rénale, osseuse, méningée);
- Les phénomènes immunologiques caractéristiques de la tuberculose sont détectables de 3 à 8 semaines après l’exposition à un cas contagieux.
- Traitement: à l’aide d’antituberculeux.
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