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La vaccination contre le papillomavirus chez les jeunes en Fédération Wallonie-Bruxelles: une priorité de santé publique

by Nouvelles
La vaccination contre le papillomavirus chez les jeunes en Fédération Wallonie-Bruxelles: une priorité de santé publique

Actuellement, un peu moins de 50 % des jeunes sont vaccinés contre les infections à papillomavirus en Fédération Wallonie-Bruxelles. Un objectif bien en dessous du taux cible de 90 % d’enfants vaccinés fixé à l’horizon 2030 et des différentes stratégies de lutte contre les cancers. Pour rappel, ces infections font partie des infections sexuellement transmissibles les plus courantes, à l’origine de verrues génitales, de lésions précancéreuses et de cancers (on peut citer le col de l’utérus qui est le cinquième cancer le plus fréquent chez la femme en Belgique, l’anus, la vulve, le vagin, le pénis, etc).

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En Belgiquele Conseil Supérieur de la Santé recommande la vaccination contre les infections à papillomavirus humains à trois groupes prioritaires. Sont concernés les filles et garçons de 9 à 14 ans inclus, les jeunes femmes et hommes de 15 à 26 ans inclus qui n’ont pas bénéficié de la vaccination préventive généralisée, et enfin des personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies.

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Des milliers de jeunes sont privés d’une protection élevée contre ces cancers”

Les HPV (papillomavirus humain) sont donc des infections virales fréquentes face auxquelles la vaccination pourrait permettre d’augmenter l’immunité collective face à ces maladies et d’éviter de lourdes conséquences, comme des verrues et des cancers aussi bien chez les hommes que chez les femmes. “On a la chance d’avoir un vaccin efficace contre ce virus, qui peut faire reculer fortement ces cancers, ainsi que les lésions précancéreuses, et même éradiquer le cancer du col de l’utérus en combinaison au dépistage, mais cette chance n’est pas saisie à sa juste mesure par les autorités publiques belges”, déplore Catherine Fonck, cheffe de groupe des Engagés à la Chambre.

“Il y a un silence total des ministres de la santé”

Si le cancer du col de l’utérus est une maladie pénible, aux effets traumatisants, qui touche principalement les femmes âgées de 45 à 60 ans mais aussi les plus jeunes, son éradication est possible, comme le montrent les données en Grande-Bretagne, grâce à deux interventions efficaces et complémentaires : le dépistage et la vaccination contre les HPV. En Australie, une campagne de vaccination lancée il y a plus de quinze ans a permis de réduire drastiquement le nombre d’infections aux papillomavirus, responsables de la principale forme de cancer du col de l’utérus, que le pays pense éradiquer d’ici à 2035. D’autres États, comme les Royaume-Uni ou les pays nordiques, sont aussi en bonne position.

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La feuille de route en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique en Europe fixée par l’OMS d’ici six ans prévoit un taux de 90 % des filles entièrement vaccinées contre le HPV à l’âge de 15 ans et 70 % de femmes bénéficiant d’un dépistage réalisé à l’aide d’un test de haute performance à l’âge de 35 ans, puis de nouveau à l’âge de 45 ans.

“Chez nous, les taux de vaccination Wallonie et Bruxelles sont loin du taux cible de 90 % et on voit qu’ils stagnent ces dernières annéesindique celle qui est aussi conseillère communale à Frameries. Par ailleurs, il existe des différences majeures entre provinces, on voit par exemple que la situation dans le Hainaut est la moins bonne avec seulement 35 % de taux de vaccination à deux doses chez les filles et les garçons. Face à cela, il faut constater le silence total des ministres de la santé alors que ce sont des milliers de jeunes qui sont privés d’une protection élevée contre ces cancers”.

Taux de vaccinations au HPV ©IPM Graphics

”Pas de vaccination sans remboursement”

Avec le recul de la médecine scolaire dans certaines régions du pays, les autorités peinent à vacciner une majeure partie des adolescents contre le papillomavirus et accusent un retard important vis-à-vis des pays voisins.

On constate en effet que les taux de vaccination varient fortement selon les types de services de médecine scolaire et donc du type d’enseignement (voir infographie ci-contre). Le coût du vaccin peut également freiner certaines familles sachant que la note finale s’élève à 390 euros (130€ x 3). “Le ministre fédéral a refusé de permettre l’extension de remboursement du vaccin pour les 19 à 26 ans, alors que c’est crucial et que cela a été validé par le conseil supérieur de la santé en 2017, même chose pour les personnes transplantées et celles souffrant du virus du sida vu leur risque. Vu le prix du vaccin, pas de vaccination sans remboursement”.

Pour la cheffe de groupe des Engagés à la Chambre, la vaccination doit dès lors devenir une priorité pour les ministres de la santé avec pour objectif un taux de vaccination de 90 % chez les ados (filles et garçons) en l’espace de cinq ans. “Le refus du vaccin est très faible, cet objectif reste donc un objectif tout à fait atteignablesouligne Catherine Fonck. Il est également primordial de renforcer tous les services de PSE/PMS pour garantir que la vaccination HPV soit possible et réalisée dans tous les services de médecine scolaire. Chaque jeune doit en effet pouvoir être vacciné en médecine scolaire si accord des parents. De plus, il faut créer un registre vaccinal, et une politique active de rattrapage des non vaccinés ou ceux dont le statut vaccinal est inconnu avec l’aide de la médecine scolaire et du médecin généraliste”.

La députée appelle également à étendre le remboursement du vaccin pour vaccination de rattrapage de 19 à 26 ans, ainsi que pour les patients HIV et transplantés et à envisager la vaccination HPV dès la sixième primaire plutôt qu’en deuxième secondaire, sur base d’un consensus scientifique.

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2024-01-31 16:08:00

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