La ville de Montluçon se dote d’une police municipale

La ville de Montluçon se dote d’une police municipale

La commune de Montluçon va rejoindre les rangs des villes dotées d’une police municipale. Quatre policiers seront recrutés en 2023 et trois en 2024. Le maire, Frédéric Laporte, détaille le contenu de ce projet.

Pourquoi avez-vous décidé la création d’une police municipale??

Dans de nombreuses villes de la taille, ou plus grande, que Montluçon, il y a des polices municipales. Montluçon n’en avait pas. Donc la question était légitime. Nous avons lancé une consultation auprès de la population. Nous avons eu près de deux mille réponses. La question posée était : s’il y avait une police municipale comment la verriez-vous?? L’idée étant de savoir ce qu’attendent ceux qui souhaitent cette création.

Il y a des quartiers plus sensibles que d’autres

Frédéric Laporte (Maie de Montluçon)

Nous avons bien senti que c’était un sujet mais que ce n’était pas, non plus, un sujet ultra-prégnant. Cela pour plusieurs raisons. D’abord, je pense que la ville n’est pas dangereuse. Bien sûr, il y a des problématiques. Il y a des quartiers plus sensibles que d’autres. Il y a surtout un changement global de comportement de la population qui est mal ressenti. Il peut y avoir un sentiment d’insécurité face à des incivilités de plus en plus nombreuses.

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C’est sur les incivilités et pas sur la délinquance qu’une police municipale peut agir par de la prévention et par de la répression. La prévention, c’est déjà une présence : mettre du bleu dans la rue. Sachant que l’on ne peut pas inonder la ville de bleu puisque l’on parle d’un effectif de sept personnes. Quatre pour l’année 2023 et trois pour 2024.

Cette création s’inscrit dans un contexte économique particulier

Comment ces policiers vont-ils être intégrés aux moyens existants??

Il y a les ASVP [NDLR : Agent de surveillance de la voie publique] qui continueront à être présents, le centre de supervision urbaine qui est aussi présent. Ce ne sont pas les mêmes qui seront derrière les écrans de surveillance. C’est un ensemble dédié à la tranquillité publique qui réunira une bonne douzaine de personnes. Il faut 45.000 euros par an, par agent. Cette création s’inscrit dans un contexte économique particulier. Il y a des choix à faire. Je préfère économiser sur l’électricité, c’est pourquoi nous avons passé, il y a quelques années, nos éclairages en Led. Cela nous dégage des marges de manœuvre.

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Quels moyens allez-vous mettre à la disposition de ces policiers municipaux??

Nous investirons dans le matériel et les équipements. Mais les uniformes et les équipements de protection comme le pistolet à impulsions électriques, nous n’en achèterons pas chaque année. Ils dureront. D’autant que je ne suis pas persusadé que l’usage soit important.

Je ne veux pas être le premier à mettre des armes en circulation

Frédéric Laporte (Maire de Montluçon)

Vous avez fait le choix de ne pas équiper ces policiers d’armes létales. En revanche vous les dotez de gilet pare-balles. N’y a-t-il pas antinomie??

J’assure au maximum leur protection. Par contre je ne veux pas être le premier à mettre des armes en circulation dans les rues de Montluçon. Personne ne se tire dessus dans nos rues et je souhaite que cela n’arrive jamais. Cependant, le jour où cela arrivera, si ça arrive, on se posera la question différemment. Mais je ne dis pas qu’il n’y a pas d’armes à Montluçon. Simplement elles sont rangées dans des coffres. Personne ne se promène avec. Maintenant, quand nos policiers seront dans la rue, ils rencontreront peut-être des difficultés qui pourront nous faire évoluer.

La cheffe de la police municipale de Montluçon a été recrutée.

Amandine Duzelier aux commandes de la police municipale de Montluçon

Amandine Duzelier prend ses fonctions aujourd’hui. Âgée de 33 ans, elle a occupé depuis 2018 le poste de cheffe de service de la police municipale de Clermont-Ferrand après qu’elle a réussi le concours attaché à la fonction. Un poste qu’elle a quitté « parce que créer un service est un challenge qui me motive beaucoup. Dans une carrière, cette opportunité ne se présente que très rarement ». Elle a pris ses fonctions aujourd’hui à Montluçon. Une installation qui l’amènera à participer au jury de recrutement qui examinera les dossiers des candidats : trois policiers doivent être recrutés cette année et autant l’an prochain. Cette Clermontoise de naissance a commencé sa carrière dans la gendarmerie (elle a épousé un gendarme). Après deux années, « un peu par hasard », elle a passé le concours de la police nationale. Son premier poste elle l’a occupé dans le sud de la France. Ensuite, elle a exercé à Millau (Aveyron). « J’ai été séduite par le fonctionnement des collectivités territoriales. J’aime ce travail de proximité et la relation avec les élus ».

Ariel Noir

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