“La violence sexuelle est également utilisée à grande échelle par les groupes terroristes. (…)

Merci, Madame la Présidente.

Je remercie Mme Gherman et M. Voronkov, ainsi que Mme Khalaf, pour leurs exposés.

Je voudrais souligner deux messages :

Premièrement, les défis du terrorisme international restent immenses.

Daech et al-Qaïda font preuve de résilience, étendant leur présence dans plusieurs pays et continents – au Levant, en Afrique, en Afghanistan et en Asie centrale – et ont démontré une capacité constante à mener des attaques transfrontalières et au-delà. On note notamment la menace croissante de Daech au Sahel et autour du golfe de Guinée.

Ces groupes prospèrent sur le terrain fertile des violations des droits, de l’exclusion des femmes et des inégalités fondées sur le genre.

La violence sexuelle est également utilisée à grande échelle par les groupes terroristes. Les atrocités commises par Daech contre les femmes de la communauté yézidie sont bien connues et documentées. La fragilité socio-économique, la violence et l’instabilité politique, les conflits, les crises climatiques et les tensions autour des ressources naturelles ont également un impact direct sur l’évolution et la persistance de la menace terroriste.

C’est pourquoi la réponse sécuritaire, à laquelle la France prend pleinement sa part, est essentielle mais pas suffisante. Les initiatives visant à promouvoir le développement, à renforcer la gouvernance, l’État de droit et la lutte contre la corruption en constituent un complément essentiel. Cette réponse doit également respecter les droits de l’homme, à l’opposé de l’action du groupe Wagner, qui a fait des abus de masse le principe cardinal de son action et renforce le terrorisme.

Nos efforts collectifs doivent donc se poursuivre dans cinq domaines :

Premièrement, nous devons continuer à promouvoir une approche multidimensionnelle. Au Levant, la France reste mobilisée dans le cadre de la Coalition internationale contre Daech. Permettez-moi de rendre hommage aux deux soldats français tués ces derniers jours dans cette lutte inlassable contre le terrorisme. En complément de cet engagement, la France consacrera en 2023 86,5 millions d’euros à des actions humanitaires et de stabilisation en Irak et en Syrie. Cela comprend un effort spécifique pour aider les camps du nord-est de la Syrie. Ces dernières années, la France a rapatrié 171 mineurs accompagnés de 57 mères, tout en mettant en place des procédures robustes de prise en charge et de poursuites judiciaires.

Deuxièmement, il est essentiel de lutter contre l’impunité et de mieux accompagner les victimes de violences sexuelles. La France contribue à hauteur de 8,2 millions d’euros au Fonds mondial pour les survivants des violences sexuelles liées aux conflits. Plus généralement, la lutte contre le terrorisme ne peut être dissociée de la lutte pour les droits des femmes, notamment en Afghanistan.

Troisièmement, il est crucial que nos réponses restent adaptées à l’évolution de la menace terroriste. C’est pourquoi, dans la lutte contre le financement du terrorisme, la France se mobilise dans le cadre de l’initiative No Money For Terror, qui veille à ce que tous les modes de financement du terrorisme, y compris les cryptomonnaies, soient pris en compte. C’est aussi pourquoi la France soutient les travaux initiés par la direction exécutive du Comité contre le terrorisme pour mettre en œuvre la Déclaration de Delhi.

Quatrièmement, nous devons mobiliser pleinement les outils de l’ONU. Je fais référence bien sûr aux sanctions de ce Conseil, mais aussi aux efforts de renforcement des capacités du Bureau de lutte contre le terrorisme (UNOCT). La France a décidé de doubler sa contribution volontaire à l’UNOCT en 2023, au profit des pays africains qui en font la demande, en fonction de leurs besoins.

Enfin, nous poursuivrons notre lutte contre le terrorisme dans un cadre de partenariat incluant les organisations régionales et internationales. C’est l’objectif de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme d’Abidjan, initiative conjointe de la Côte d’Ivoire et de la France, aujourd’hui en voie d’internationalisation.

Je te remercie.