La visite de Volodymyr Zelensky : un cadeau du ciel pour Justin Trudeau

La visite de Volodymyr Zelensky : un cadeau du ciel pour Justin Trudeau

La visite du premier ministre Zelensky était une aubaine pour Justin Trudeau, qui était plongé dans la crise indienne.

Il est rare d’avoir une personnalité internationale respectée, courageuse et sans reproches envers le Canada, surtout en ce moment.

Ce n’est pas anodin, comme l’a souligné le président Zelensky.

Les idéaux canadiens sauvent des vies en Ukraine.

C’est une lueur d’espoir dans un contexte international où l’on a plutôt l’impression que si le Canada est de retour, c’est plutôt pour recommencer depuis le début.

  • Écoutez la rencontre politique Latraverse-Abdelfadel avec Emmanuelle Latraverse sur Radio QUB :
Une vue limitée

Marginalisé par la Chine, accusé par l’Inde, exclu d’un récent pacte stratégique avec la Grande-Bretagne, l’Australie et les États-Unis, et otage sans alliés de Meta, le Canada semble bien isolé en ce moment.

Avant d’autoriser l’arrestation de la princesse chinoise de la haute technologie à l’aéroport de Vancouver, avait-on envisagé la réaction potentielle d’une Chine habituée à la diplomatie des prises d’otages ?

Si ce n’était pas pour le scandale de l’ingérence étrangère, le premier ministre se serait-il levé à la Chambre des communes pour accuser l’Inde de complicité dans un meurtre ?

Si nous avions financé des programmes progressistes politiquement payants, n’aurions-nous pas évité la situation lamentable de nos forces armées canadiennes ?

Est-ce que les menaces de Meta de bloquer les nouvelles au Canada auraient dû être prises au sérieux ?

Comme lors d’une partie d’échecs, un gouvernement attentif aurait pu anticiper ces coups.

Dans chaque cas, le Canada s’est retrouvé puni pour servir d’avertissement au reste du monde.

La Chine dicte ses conditions. L’Inde refuse de se laisser intimider. Les États-Unis sont fatigués du sous-financement militaire du Canada. Meta n’hésitera pas à prendre en otage la presse pour imposer ses règles.

Virtue et realpolitik

On ne peut pas reprocher au gouvernement Trudeau de manquer de principes.

Dans l’affaire Meng Wanzhou, il a respecté l’état de droit et les règles d’extradition avec les États-Unis.

  • Écoutez l’éditorial de Yasmine Abdelfadel diffusé en direct chaque jour à 14 h 30 sur Radio QUB :

Face à un potentiel abus nationaliste de l’Inde, venu régler ses comptes sur notre territoire, il a dénoncé l’inacceptable.

Confronté à un géant du numérique qui se comporte comme un gangster, il a mis fin à la plaisanterie.

Mais le problème, c’est que la politique n’est pas un conte de fées. Le prince charmant n’existe pas. Le vertueux ne gagne que rarement.

Comme l’a si bien dit Otto von Bismarck, l’architecte de la realpolitik : “Le seul principe sain pour un grand État est l’égoïsme d’État, et non le romantisme.”

On a l’impression que le gouvernement Trudeau n’a jamais dépassé ses idéaux romantiques. Ceux d’un Canada modéré, qui répand le bien dans le monde par sa modération et ses principes.

Pour reprendre Bismarck, en étant constamment guidé par ses idéaux sur la scène internationale, il a oublié que “en politique, il faut suivre le chemin droit, où l’on est sûr de ne rencontrer personne.”

En 2015, Justin Trudeau a été célébré pour son courage. En 2023, on lui reproche d’avoir récolté ce qu’il a semé.

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