La voiture chinoise ralentit chez elle et envahit le reste du monde. Mais l’Europe peut être sauvée. c’est comme ça

ROME – La voiture chinoise ralentit chez elle mais envahit le reste du monde. Et pas avec les électriques.

En avril, en effet, les exportations de voitures Dragon ont bondi de 38%, à 417 000 unités, tandis que, selon les données de l’Association chinoise des voitures de tourisme, les ventes intérieures ont chuté de 5,8% par an à 1,55 million d’unités, en raison de la concurrence féroce sur les prix entre producteurs et les incertitudes liées aux performances de l’économie de Pékin qui ont poussé de nombreux consommateurs à être plus prudents dans leurs achats.

Les données ne sont cependant pas si dramatiques pour l’industrie automobile européenne, car la croissance des exportations de véhicules à quatre roues fabriqués en Chine n’a que marginalement affecté le Vieux Continent. Et cela est dû principalement à la position adoptée par l’Union européenne qui, craignant des taxes suite à l’enquête sur les subventions du gouvernement de Pékin aux producteurs nationaux, a poussé les constructeurs du Dragon à se concentrer sur de nouveaux marchés, comme l’Amérique du Sud, l’Australie et ASEAN. Un signe qu’une augmentation des droits de douane sur les voitures de Pékin, comme l’administration Biden est sur le point de le faire aux États-Unis et comme l’UE pourrait bientôt le faire, peut ralentir l’invasion redoutée des quatre roues du Dragon.

En outre, comme le souligne Cui Dongshu, secrétaire général de la China Passenger Car Association, les constructeurs chinois sont presque « obligés » de vendre à l’étranger car le marché intérieur connaît une phase de déclin, notamment en raison de la guerre des prix déclenchée par Tesla et relancé par d’autres constructeurs, dont un géant comme Byd. En fait, la baisse mensuelle des ventes de voitures en Chine en avril a atteint 9,6 % par rapport à mars.

En particulier, alors que la part des ventes de véhicules à énergies nouvelles (NEV) a atteint un nouveau sommet, celles des voitures électriques sont bien plus lentes que celles des modèles hybrides rechargeables (PHEV). Les NEV représentaient 43,5 % des ventes totales en avril, conformément à l’objectif du gouvernement de 45 % d’ici 2027. Les ventes de véhicules électriques ont en revanche reculé de 6,3% sur un mois par rapport à mars et celles de véhicules hybrides de 4,7%. Un petit signe d’alerte, même si le segment Phev a connu la croissance la plus rapide depuis 2022, et a porté la part de la Chine sur le marché mondial des véhicules hybrides-électriques à près de 70 % au premier trimestre.

L’affaiblissement des ventes de véhicules électriques a ravivé les incitations et une guerre des prix entre constructeurs : pour tenter de stimuler la demande, la Chine a annoncé des subventions allant jusqu’à 10 000 yuans (environ 1 400 dollars) pour les reprises, tandis que certains constructeurs, dont Tesla et BYD ont commencé à proposer les modèles les plus demandés sans effectuer de paiements anticipés.