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La voiture électrique : une solution pour atteindre la neutralité carbone en 2050, mais sa démocratisation reste incertaine

La voiture électrique : une solution pour atteindre la neutralité carbone en 2050, mais sa démocratisation reste incertaine

Depuis la décision européenne d’interdire les voitures thermiques à partir de 2035, c’est la course à l’innovation dans l’industrie automobile. Et si la voiture électrique rebat les cartes, sa démocratisation demeure encore incertaine.

“Avec la pénurie des semi-conducteurs, il y avait davantage de clients que de voitures disponibles”, explique Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem, dans Tout un monde. Les constructeurs n’avaient donc pas besoin de faire de remises de prix. Mais le ralentissement économique aux États-Unis et en Europe a désormais un impact sur les prises de commandes.

Les constructeurs automobiles doivent donc trouver de nouveaux clients. “Quand on cherche de nouveaux clients, on n’a pas encore trouvé mieux que de faire des promotions et Tesla a lancé cette bataille des prix”, résume Flavien Neuvy.

Toutefois, selon le spécialiste du marché automobile, si Tesla, l’un des leaders de l’automobile électrique, met la pression sur les constructeurs européens, ceux-ci ne suivent pour le moment pas cette tendance pour préserver leurs marges. Mais si le nombre de commandes n’augmente pas, les constructeurs pourraient toutefois s’aligner sur la stratégie de Tesla, estime Flavien Neuvy. “On ne peut pas rester sans clients bien longtemps.”

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Il existe quand même aujourd’hui des petites voitures électriques relativement peu chères, mais elles ne se sont pas pour autant encore tout à fait démocratisées. “Aujourd’hui, le prix de vente des voitures électriques reste encore un obstacle pour beaucoup d’automobilistes, qui n’ont pas les moyens d’accéder à cette mobilité électrique”, explique Flavien Neuvy.

Une voiture électrique reste en moyenne plus chère, notamment en ce qui concerne les batteries. “Quand on compare deux voitures identiques – une qui roule avec une batterie électrique et une autre avec un moteur thermique – le surcoût de la voiture électrique est encore de 30 à 40%.”

Quant aux bornes de recharge, elles se déploient un peu partout en Europe, mais la question des infrastructures peut représenter un frein pour les automobilistes, qui peuvent se demander s’ils pourront recharger leur voiture facilement lorsqu’ils partent pour un week-end ou en vacances.

Enfin, les tensions liées au prix de l’électricité ont pu avoir un effet dissuasif sur les personnes envisageant d’acheter une voiture électrique. “Le fait que l’on a évoqué dans certains pays des problèmes de pénurie d’électricité a beaucoup inquiété”, confirme Flavien Neuvy.

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L’Union européenne prévoit d’interdire la vente de véhicules thermiques dès 2035 dans un but de décarbonation du transport automobile. “Cette interdiction s’inscrit dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050”, explique Flavien Neuvy. “Pour arriver à cela, il faut que le transport réduise drastiquement ses émissions de CO2 et, pour le moment, la voiture électrique paraît être la meilleure solution.”

Mais celle-ci possède aussi ses limites: “Le bilan carbone de la voiture électrique dépend de la façon dont l’électricité est produite”, explique le directeur de l’observatoire Cetelem. Il faut également se rappeler que le progrès technique évolue très vite. “On ne peut pas dire avec certitude quelle sera la technologie la plus performante d’ici 10 à 15 ans sur le plan environnemental et économique.”

Une chose est pourtant sûre, selon Flavien Neuvy: la voiture électrique a toute sa place dans les grandes villes, car elle reste imbattable pour assurer la qualité de l’air. “C’est un vrai sujet de santé publique et on voit bien qu’il y a beaucoup de capitales européennes qui ont mis des restrictions de circulation. Bien souvent, seules les voitures électriques sont autorisées dans les grands centres-villes.”

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Il ne faut toutefois pas oublier que le monde entier n’a pas fait le choix de l’électrique. “La Chine le fait parce qu’elle est très en avance sur le sujet. Aux Etats-Unis, c’est assez variable en fonction des Etats. Et dans le reste du monde – en Afrique ou en Amérique du Sud – on roulera encore avec des voitures thermiques pendant très longtemps”, précise-t-il.

Flavien Neuvy estime qu’il faudra s’attendre à voir de plus en plus de voitures chinoises sur nos routes au cours des dix prochaines années. “Ce sont des constructeurs très performants, notamment sur la mobilité électrique”, explique-t-il. “Aujourd’hui, leur marché domestique ne leur offre plus les mêmes perspectives de croissance. Donc, pour continuer à croître, ils ont besoin de sortir de la Chine.”

L’Europe ayant fait le choix du 100% électrique, elle représente la cible idéale. “L’entrée aux Etats-Unis est beaucoup plus compliquée pour les Chinois, donc pour eux, la priorité c’est l’Europe.”
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