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L’abstention aux élections fédérales : un non-problème selon le politologue Pascal Sciarini

L’abstention aux élections fédérales : un non-problème selon le politologue Pascal Sciarini

Abstentionnisme aux élections fédérales

«En soi, la faible participation n’est pas un problème»

Le fait qu’environ la moitié des électeurs ne participent pas aux élections fédérales ne signifie pas nécessairement que la démocratie est en danger, selon Pascal Sciarini, politologue genevois.

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Les Suisses ont tendance à s’abstenir quand ils ne se sentent pas concernés ou qu’ils ne se considèrent pas assez compétents sur un sujet.

20min/Vanessa Lam

Le 22 octobre, les citoyens suisses sont appelés à renouveler les membres des deux Chambres à Berne. La participation aux élections fédérales n’a pas dépassé 50 pour cent au cours des quatre dernières décennies. Est-ce le signe d’une démocratie en déclin ? Comment maintenir, voire augmenter, l’engagement des citoyens lors des scrutins ? Quel est l’impact du vote électronique ? Pascal Sciarini, professeur de sciences politiques à l’université de Genève, étudie depuis des années le comportement des électeurs en Suisse. Il examine les principaux enjeux liés à la participation.

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Que se passerait-il si les abstentionnistes s’exprimaient ?

Pascal Sciarini doute qu’un sursaut des abstentionnistes bouleverserait l’équilibre des forces politiques au Parlement. Citant des enquêtes d’opinion menées auprès de ceux qui ne votent pas, le professeur constate que les opinions non exprimées reflètent généralement les résultats réels. “Que ce soit pour les votations ou les élections, les résultats ne diffèrent pas fondamentalement entre les abstentionnistes et les votants”, affirme-t-il.

Une si faible participation ?

En se basant sur une étude réalisée à Genève, le chercheur souligne que si la participation peut être assez faible lors d’un scrutin isolé, moins de 20% des citoyens s’abstiennent lors d’une dizaine de votes successifs. “La Suisse a la réputation d’avoir une faible participation, mais c’est probablement parce que nous votons souvent. Si l’on adopte cette perspective cumulative, ce n’est pas si terrible. Sur une période de quatre ans, 80% des personnes ont voté au moins une fois”, explique-t-il. Sur dix ans, la proportion d’abstentionnistes purs et durs descend même à 10%. Pascal Sciarini estime donc que “la faible participation en soi n’est pas un problème et que l’activisme politique n’est pas si faible que ça”. Cependant, il reconnaît que certains groupes, tels que les classes populaires et les jeunes, participent moins, ce qui “peut poser un problème démocratique” car leurs opinions sont moins entendues.

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Voter comme on aime un post Facebook ?

Si le vote par correspondance a stimulé la participation d’environ 5%, le vote électronique n’a pas eu le même effet jusqu’à présent. L’accès numérique aux urnes ne risque-t-il pas d’inciter les électeurs à voter à la légère, comme on approuve un message sur les réseaux sociaux avec un “j’aime” ? Pascal Sciarini n’en est pas sûr. “S’il arrive un jour où l’on peut voter en deux clics, sans réfléchir, il pourrait y avoir un risque. Mais pour des raisons de sécurité, je doute que nous en arrivions là. Les études montrent que si les gens s’abstiennent, c’est par désintér

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