EPAJannik Sinner
NOS Sport•vandaag, 16h50
Marc Brasser
commentateur de tennis NOS Sport à Melbourne
Marc Brasser
commentateur de tennis NOS Sport à Melbourne
Le directeur du tournoi, Richard Krajicek, peut pousser un soupir de soulagement. Lorsque l’ABN AMRO Open débutera à Ahoy le 3 février, Jannik Sinner pourra participer. Le TAS, le Tribunal arbitral du sport, n’examinera l’affaire de dopage entourant le numéro un mondial italien qu’à la mi-avril.
Il a été dit que Sinner, qui disputera samedi le troisième tour de l’Open d’Australie, devrait se présenter au TAS à Lausanne immédiatement après le tournoi du Grand Chelem à Melbourne, mais ce sera beaucoup plus tard.
Il reste à voir si Sinner, contrairement à Krajicek, en sera satisfait. Car plus il faudra de temps au TAS pour entendre son cas, plus les spéculations sur le dopage présumé de l’Italien se poursuivront. Et les accusations. Parce que tout le monde n’est pas convaincu que Sinner est « parfaitement propre ».
Kyrgios vise Sinner avec des flèches
Nick Kyrgios est quelqu’un qui est convaincu que Sinner a délibérément utilisé le dopage. L’Australien ne manque aucune occasion de critiquer et d’accuser Sinner, notamment en ligne.
Kyrgios va loin, très loin, peut-être trop loin, mais il ne croit pas à la défense du camp Sinner et remet également en question ce qu’il considère comme un double standard de la part de l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA). Et protéger les joueurs de tennis dans l’intérêt du sport. Surtout les meilleurs joueurs.
Les faits : Sinner a été testé positif à deux reprises l’année dernière, mais a contesté avec succès une suspension provisoire à huis clos. Il a convaincu l’ITIA qu’il avait reçu un stéroïde anabolisant dans son corps grâce à un massage. Le physiothérapeute avait utilisé un spray contenant la substance interdite pour soigner une coupure au doigt, ce n’était donc pas la faute de Sinner.
Une tempête d’indignation s’en est suivie. Pourquoi Sinner n’est-il pas banni alors que d’autres joueurs de tennis l’ont été dans le passé ? Et pourquoi l’ITIA n’a-t-elle pas immédiatement annoncé la nouvelle ? Des questions que se pose également l’AMA, l’Agence mondiale antidopage. L’AMA fera appel de l’acquittement de Sinner auprès du TAS et cet appel sera donc entendu à Lausanne en avril.
Croisade
Lorsque Sinner entre dans la Rod Laver Arena de Melbourne jeudi soir contre l’Australien Tristan Schoolkate, il y a peu de signes d’hostilité envers l’Italien. Et même à l’extérieur du stade, où des dizaines de fans de tennis sans billets regardent le match depuis des chaises longues, ils ne semblent pas partager l’avis de Kyrgios.
“Rien n’est encore prouvé”, assure un fan de tennis australien. “Kyrgios devrait garder sa grande gueule fermée.” Son mari ajoute : “Si Sinner se dope, alors Darren (Cahill, l’entraîneur australien de Sinner, ndlr) ne travaillera jamais avec lui. Je n’y crois pas.”
EPANick Kyrgios
Robin Haase, qui faisait autrefois partie du conseil des joueurs de tennis, ne veut pas dire grand-chose de Sinner. “On ne peut jamais faire les choses correctement. Et c’est une question de gens, je ne commence pas par ça.” Cependant, Haase estime que le processus devrait être le même pour tout le monde. “Le processus, pas la punition. Mais cela ne semble pas être le cas dans la pratique. Quelle que soit cette affaire.”
Le point d’interrogation est que les places de Kyrgios ne sont pas complètement inattendues. Iga Swiatek a été suspendue pendant un mois l’année dernière après que le meilleur joueur mondial polonais ait été testé positif à un médicament interdit pour le cœur. A titre de comparaison : la patineuse artistique russe Kamila Valijeva a été suspendue pour quatre ans pour le même test positif.
Trois mois difficiles pour Sinner
Revenons à Pécheur. Il fait face à trois mois difficiles. Des mois au cours desquels partout où il ira – Rotterdam, Miami, Indian Wells – il sera confronté à son prochain cas de dopage à Lausanne. L’Italien l’ignore ici à Melbourne.
“Je sais ce que c’est, donc ce que disent les autres ne m’intéresse pas”, a-t-il déclaré avant le tournoi. Détail intéressant : Sinner a joué au premier tour contre le Chilien Nicolás Jarry, suspendu onze mois pour dopage. La défense de Jarry selon laquelle il avait probablement pris des vitamines contaminées n’a pas été entendue par l’ITIA.
Sinner et Swiatek sont interrogés à Melbourne sur leur affaire de dopage
Le fait que le patron de l’ATP soit italien n’aide pas dans la discussion autour de Sinner. Ni que le préparateur physique qu’il a licencié à cause du spray en question peu après s’est associé à un autre Italien, Matteo Berrettini.
“C’est pour le moins remarquable”, a déclaré le capitaine de la Coupe Davis, Paul Haarhuis. “Nous ne saurons jamais ce qui s’est passé exactement. Je n’étais pas là. Mais laissez-moi m’exprimer ainsi : si moi, en tant que joueur de tennis, j’avais été lié au dopage (comme le capitaine italien de la Coupe Davis Filippo Volandri, ndlr), alors Je ne serais jamais devenu capitaine de la Coupe Davis. En Italie, apparemment, ils voient les choses très différemment.”
Sinner est un peu contre les apparences, mais un joueur de tennis ne peut et ne doit pas être jugé ou condamné sur la base des « apparences ». Le TAS examinera principalement si Sinner doit encore être puni et non pas tant s’il a effectivement eu recours consciemment au dopage. Pour Kyrgios, ce n’est plus une question : coupable ! Même sans preuve.
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