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L’affaire Vannacci entre liberté d’expression et éthique publique. L’avis de Mayer

L’affaire Vannacci entre liberté d’expression et éthique publique.  L’avis de Mayer

2023-08-27 18:39:35

Le véritable point de discorde, dans l’affaire Vannacci, ne porte pas sur le contenu du livre, mais sur un autre aspect : la question centrale à se poser est de savoir comment concilier le principe de liberté d’expression avec les principes de responsabilité propres aux citoyens. éthique

L’affaire Vannacci » a déclenché un jeu de rôles paradoxal dans lequel les défenseurs de la tradition semblent s’ériger en libertaires et vice versa les innovateurs se présentent comme antilibéraux, du moins sur le papier. En réalité, le véritable point de discorde ne porte pas sur le contenu du livre sur lequel l’attention de l’opinion publique est sollicitée. La question centrale à se poser est la suivante : comment concilier le principe de liberté d’expression avec les principes de responsabilité propres à l’éthique publique.

Un général de carrière qui, pour ne citer qu’un exemple, fait office de « censeur » d’un programme télévisé. Alba Parrietti soulève inévitablement quelques questions. Avec la publication de son livre, le général Roberto Vannacci est sorti de l’anonymat. S’il le souhaite, il peut devenir une personne célèbre sans avoir à participer à l’île des célèbres. Mais les fans du général Vannacci devraient savoir que liberté et responsabilité publique ne font pas toujours bon ménage.

Et le général Vannacci ne doit pas ignorer la réverbération négative que (au moins en théorie) les positions de son livre pourraient susciter sur le prestige des commandos du régiment Col Moschin ou des parachutistes de la brigade Folgore, secteurs de l’armée italienne connus dans le monde entier. le monde pour leurs capacités spéciales.

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La liberté d’expression des personnes est un principe de nature universelle qui ne trouve d’ailleurs son expression concrète que dans les régions du monde où les citoyens ont le privilège de vivre dans un État de droit. Il existe un livre de 1979 qui résume peut-être mieux que d’autres la liberté d’expression et en même temps conteste ouvertement le « politiquement correct ». je me réfère à volume « Défendre mon ennemi » di Aryeh Neier.

Dans le livre Neier explique les raisons pour lesquelles, en tant que directeur de la célèbre Association des Libertés Civiles (Aclu), il a décidé de défendre le droit de manifester d’un parti néo-nazi américain dans une petite ville des États-Unis caractérisée par la présence d’un grand nombre de manifestants. Communauté juive, parmi les autres durement touchées par la Shoah.

Finalement, la manifestation prévue n’a pas eu lieu, mais une discussion animée a éclaté à l’intérieur et à l’extérieur de l’association. Pour protester contre le choix de Neier, environ 30 000 membres ont quitté l’Aclu. Cependant – aussi impopulaires soient-elles – les positions exprimées par Neier et Aclu (en défense du droit de manifester d’une minorité, même extrémiste) ont été partagées par la Cour suprême de l’Illinois parce qu’elles étaient conformes à la Constitution des États-Unis.

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Le principe de responsabilité dans l’exercice de l’éthique publique évolue – vice versa – selon une trajectoire différente. Dans certaines circonstances, le principe de responsabilité peut en effet limiter les marges de liberté de ceux qui travaillent au service des pouvoirs publics. Il ne s’agit pas de nier la distinction entre la sphère d’action dans l’accomplissement des tâches publiques et la dimension du « citoyen privé ». Mais il est hypocrite de nier qu’il s’agit d’une distinction fluide, surtout lorsqu’un fonctionnaire prend ouvertement parti sur des questions politiques très controversées et d’actualité.

Il est même évident que les fonctionnaires n’ont pas les mêmes devoirs (ni les mêmes droits) qu’un simple citoyen. Il suffit de penser aux contraintes que doivent respecter les agents publics ou les agents de la fonction publique. Ce n’est pas un hasard si les codes de déontologie et les dispositions disciplinaires prévoient que dans ses propos et dans son comportement “en dehors du service”, l’agent public est tenu de ne pas porter atteinte à l’image d’impartialité, au prestige et à l’image de l’administration à laquelle il appartient. .

Les organismes compétents évalueront le cas spécifique. Mais quels que soient les résultats de l’enquête disciplinaire, il est indéniable que la clameur suscitée par le livre de Vannacci vient du fait que l’auteur est un général de l’armée. La même chose se serait évidemment produite si l’auteur avait été un préfet, un ambassadeur, un gestionnaire ou un fonctionnaire de l’Etat.

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Il n’est pas possible d’évoquer ici le thème de l’éthique de la responsabilité évoqué par Weber, mais celui-ci devrait être au cœur d’un débat politique sérieux. La liberté d’expression ne trouve-t-elle pas une limite au « sens de l’État » ? Le général Vannacci est le premier à savoir très bien que c’est son rôle d’officier supérieur qui fait l’actualité. La question à se poser est alors la suivante. Dans quelle mesure Vannacci a-t-il le droit d’ignorer le potentiel reflet négatif de ses opinions personnelles sur le prestige des établissements militaires ?

Les dispositions législatives et la pratique prévoient que les agents publics doivent respecter leurs devoirs d’impartialité pendant et en dehors des activités de service ; sinon, ils pourraient encourir des mesures disciplinaires ou administratives.

C’est pourquoi le ministre Crosetti il ne pouvait pas ignorer l’affaire et avait raison d’exiger une enquête rigoureuse. En vérité, ce serait un devoir de chaque ministre, Matthieu Salvini inclus. Le leader de la Ligue, en revanche, dans l’espoir d’intercepter quelques voix, s’est immédiatement rangé du côté de Roberto Vannacci.



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