JOHANNESBOURG
L’Afrique du Sud a renforcé la sécurité et patrouille le long de sa frontière avec le Mozambique pour prévenir et combattre tout crime opportuniste qui pourrait résulter des manifestations en cours dans le pays voisin, indique un communiqué.
Le Mozambique est en proie à des semaines de protestations violentes depuis fin octobre, lorsque les autorités électorales ont déclaré Daniel Chapo, 47 ans, du Frelimo au pouvoir, vainqueur de l’élection présidentielle avec 71 % des voix, battant le candidat de l’opposition Venancio Mondlane avec 20 %. .
L’opposition a rejeté les résultats, affirmant que le vote avait été truqué. Le Conseil constitutionnel a alors été chargé de suivre le dossier et a affirmé la semaine dernière que Chapo avait remporté le vote mais a réduit son pourcentage à 65 %. Cela a provoqué de nouvelles protestations, encore plus violentes.
“Le gouvernement sud-africain engage activement le gouvernement du Mozambique au niveau bilatéral pour explorer ces préoccupations et rechercher des solutions durables”, a déclaré dimanche la Structure nationale conjointe des opérations et du renseignement (NATJOINTS) d’Afrique du Sud.
Il a indiqué que les deux pays tiraient parti de leurs relations diplomatiques solides pour garantir que des mesures appropriées soient mises en œuvre pour rétablir l’ordre et renforcer la sécurité dans les régions touchées.
“Ces engagements reflètent un esprit de coopération et de respect mutuel qui sous-tend les relations entre l’Afrique du Sud et le Mozambique”, indique le communiqué.
Le mois dernier, l’Afrique du Sud a temporairement fermé son passage frontalier très fréquenté avec le Mozambique en raison des violences post-électorales en cours dans le pays voisin. Les manifestants ont incendié des véhicules du côté mozambicain du port d’entrée de Lebombo.
Ce week-end, les médias locaux ont rapporté que le président Cyril Ramaphosa avait envoyé Sydney Mufamadi comme envoyé spécial au Mozambique pour discuter de l’escalade des violences post-électorales qui menacent la stabilité régionale.
Au moins 261 personnes sont mortes depuis le début des manifestations dans le pays, la plupart étant causées par des tirs du personnel de sécurité, selon le groupe d’observation des élections locales Plataforma DECIDE.
La semaine dernière, 33 personnes ont été tuées lorsque des centaines de détenus se sont évadés de la prison centrale de Maputo, à Matola, située à environ 15 kilomètres de la capitale. Le chef de la police, Bernardino Rafael, a confirmé que 1 534 prisonniers s’étaient évadés, dont 29 terroristes “très dangereux”, soulevant de sérieuses inquiétudes en matière de sécurité.
La violence a contraint la population à fuir le pays vers le Malawi voisin.
Le ministre de l’Information et de la Numérisation, Moses Kunkuyu, a déclaré lundi que les manifestations en cours avaient affecté les importations de carburant vers le Malawi enclavé.
Environ 3 000 réfugiés du Mozambique ont traversé la frontière vers le Malawi depuis lundi la semaine dernière, a-t-il ajouté.
Dominic Mwandira, un haut responsable du district de Nsanje au Malawi, frontalier du Mozambique, avait déclaré plus tôt à Anadolu : « Ils viennent en famille et nous les avons jusqu’à présent hébergés dans des écoles en attendant des arrangements appropriés. Ce chiffre va probablement augmenter. »
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