2024-02-17 18:04:44
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SEM l’hon. William Samoei Ruto, président de la République du Kenya,
SEM Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine,
SEM Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores et Président sortant de l’Union africaine,
SE l’Ambassadeur Josefa Sacko, Commissaire de l’UA chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable,
Excellences et amis.
Permettez-moi de féliciter le Président de la République de Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani, pour son élection à la présidence de l’Union africaine. J’attends avec impatience un engagement fort au cours de l’année prochaine. Mes compliments également à SE Azali Assoumani pour son leadership au cours de l’année écoulée.
Ce Comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique arrive à un moment de réelle préoccupation. Le changement climatique s’intensifie. Les terres, la nature et la biodiversité s’érodent. La pollution et les déchets rendent la planète et les gens malades. C’est ce que nous, au PNUE, appelons la triple crise planétaire.
Mais ce rassemblement intervient également à un moment où, et fait effectivement partie, d’un leadership africain croissant. Les nations de ce continent diversifié ne contrôlent pas seulement leur propre destin. Ils façonnent le destin des autres. Cela n’est nulle part plus évident que sur la scène environnementale internationale.
L’Afrique a fait preuve d’influence en s’attaquant à l’injustice climatique et en contribuant à la création du Fonds pour les pertes et dommages. L’Afrique a fait preuve de leadership, à travers la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, la Sommet africain sur le climat et les stratégies de l’Union africaine sur le climat et la biodiversité. L’Afrique a fait preuve de solidarité, à travers le sommet des pays en développement sans littoral au Rwanda et l’accueil par l’Ouganda du sommet G77+Chine, sur le thème « Ne laisser personne de côté ».
Il est désormais temps pour l’Afrique de prendre les devants. Oui, les grands émetteurs, en particulier les pays du G20, doivent atteindre la carboneutralité et accroître le financement de l’adaptation et des pertes et dommages. N’oublions pas ici que l’Afrique est désormais membre permanent du G20 et a donc plus d’influence. Mais c’est aussi votre chance de montrer au Nord comment il aurait dû faire un grand pas en avant vers des sociétés à faibles émissions de carbone, résilientes au changement climatique et prospères. Grâce à une énergie propre, en soutenant la nature, en utilisant l’innovation et les riches ressources du continent pour tout fournir, des matériaux de construction écologiques aux alternatives au plastique respectueuses de la planète.
Il existe en particulier une opportunité dans les métaux et minéraux de transition énergétique. Pour rester en dessous de 2°C d’ici 2050, le monde aura besoin de plus de trois milliards de tonnes de ces minéraux et métaux, dont certains pays africains disposent en abondance. Ces nations peuvent favoriser le développement durable en abandonnant les modèles coloniaux qui voient les ressources exportées et en créant plutôt de la valeur ajoutée chez elles. Bien entendu, l’extraction doit être responsable, pour protéger l’environnement, les terres des peuples autochtones et les droits des travailleurs. De même, nous devons garantir une véritable circularité – en conservant les ressources dans l’économie par la refonte, la réutilisation et le recyclage – afin de minimiser l’extraction de matériaux vierges. Voici une autre opportunité. Jusqu’à sept pour cent de l’or mondial pourrait se retrouver dans des déchets électroniques. Certains pays africains étant de grands pays destinataires de déchets électroniques, ils se trouvent peut-être littéralement sur une véritable mine d’or.
Le PNUE est pleinement déterminé à soutenir ces efforts. Grâce à la science. Grâce à un soutien politique. Grâce à une expertise technique. Tout cela est à la disposition des États membres africains.
Excellences,
Le prochain moment clé pour le leadership africain est la sixième Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, qui débutera au Kenya le 26 février. Mes profonds remerciements à mon ami le Président Ruto pour avoir accueilli le PNUE et l’Assemblée à Nairobi, la capitale mondiale de l’environnement.
Il y a 20 projets de résolution et deux décisions sur la table, parmi lesquels une résolution sur la question des métaux et des minéraux que j’ai mentionnée. En outre, nous organiserons une Assemblée jeunesse sur l’environnement, convoquée par des jeunes, pour les jeunes du continent le plus jeune du monde. Nous aurons des dialogues de leadership sur la finance, sur la science, ainsi que sur les données et la numérisation. Nous consacrerons une journée au rapprochement des accords multilatéraux sur l’environnement en vue de créer une action unie et amplifiée.
Gouvernements. Organisations intergouvernementales. Société civile. La communauté scientifique. Le secteur privé. Ils seront tous là pour chercher à résoudre la triple crise planétaire grâce à un multilatéralisme fort. Jusqu’à présent, 33 ministres des États africains se sont inscrits. J’encourage davantage à y assister.
Excellences,
Des moments tels que ce sommet de l’UA et l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement sont importants pour renforcer la volonté politique. Identifier de nouvelles solutions à la triple crise planétaire. En fin de compte, cependant, écrire la recette ne prépare pas le ragoût. Lorsque nous quittons nos salles de réunion, mettons-nous vraiment aux fourneaux. Pour un climat stable. Pour une nature saine. Pour un monde sans pollution. Et, à terme, pour un continent africain pacifique et prospère.
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