L’analyse des larmes pour détecter la maladie d’Alzheimer: une révolution médicale

L’analyse des larmes pour détecter la maladie d’Alzheimer: une révolution médicale
Larmes d'un homme

Illustration d’un homme qui pleure, à Baarn (Pays-Bas) le 6 février 2009 ©BelgaImage

C’est l’un des gros problèmes de la maladie d’Alzheimer : encore aujourd’hui, il reste difficile de poser un diagnostic. Le moyen le plus fiable est l’autopsie. Mais évidemment, dans ce cas, il est trop tard. Chez le sujet vivant, un prélèvement du liquide céphalorachidien par ponction lombaire peut permettre de constater que la protéine tau, centrale dans le développement de la maladie, est anormale, mais identifier cette pathologie reste toujours difficile. Face à ce problème, une biochimiste flamande, qui a obtenu son doctorat à Liège, Marlies Gijs, vient de proposer une alternative simple et efficace : l’analyse du liquide lacrymal. Une méthode présentée comme “révolutionnairepar le centre médical universitaire de Maastricht, où elle travaille.

Les larmes : le reflet de notre état de santé

Comme l’explique Marlies Gijs, les substances contenues dans nos larmes font l’objet d’une attention croissante de la part des scientifiques : “C’est de l’eau, des enzymes et des protéines fabriquées par les cellules pour protéger nos yeux contre les influences extérieures (pensez aux virus) et éliminer les substances nocives“. Ces composants peuvent donc nous en apprendre beaucoup sur notre état de santé, exactement comme ce qui se fait déjà avec l’analyse sanguine ou des selles. Cela tombe bien parce que ces dernières années, l’amélioration des techniques médicales a permis d’analyser de plus en plus facilement ces liquides lacrymaux, là où il faudrait des volumes de sang importants pour obtenir un diagnostic aussi fin. Même le virus du Covid peut désormais être repéré de cette façon !

Cette efficacité a permis à la chercheuse d’imaginer des applications dans le domaine neurologique et, en 2019, elle a obtenu une bourse pour se lancer dans des recherches sur la détection de la maladie d’Alzheimer via les larmes. Une méthode moins invasive que le prélèvement du liquide céphalo-rachidien, voire même plus efficace encore.

Le lien puissant entre nos larmes et notre cerveau

Heureusement, l’idée s’est avérée payante puisque les analyses lacrymales ont permis de repérer deux biomarqueurs présents dans la maladie d’Alzheimer : l’amyloïde et la protéine tau. “Nous ne savons pas encore comment ces substances se retrouvent dans le liquide lacrymal”, précise Marlies Gijs à la VRT. Plus “on sait que les yeux et le cerveau sont très étroitement liés. Ce n’est donc pas si surprenant. Au cours du développement embryonnaire, les yeux sont formés à partir du cerveau. Ils sont donc constitués des mêmes cellules“.

Est-ce que cela veut dire qu’il va falloir volontairement pleurer pour passer ces tests ? “Non, heureusement non“, rassure la chercheuse auprès du Journal. “Pour récupérer une larme, j’utilise une petite bande de papier. Celui-ci est appliqué sur la paupière inférieure pendant quelques minutes et absorbe le liquide lacrymal“.

Face à la facilité de cette méthode, Marlies Gijs imagine déjà des autotests réalisables à domicile. Mais pour l’instant, il faut encore améliorer la technique. L’étude en cours doit notamment déterminer comment identifier les différentes étapes de la maladie, en fonction de ces substances. Il va falloir aussi être sûr que cette méthode fonctionne bel et bien pour des stades précoces. Cela pourrait aider à prendre en charge les malades de plus en plus tôt, même s’il n’existe toujours pas pour l’heure de traitement reconnu comme efficace pour lutter contre Alzheimer.

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2023-12-05 12:24:00

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