Le prochain document cadre du Fonds National de richesse (FNR) offre une opportunité de propulser cette banque publique dans une nouvelle ère d’impact significatif.
Pour concrétiser la stratégie industrielle du gouvernement, les objectifs de croissance et de neutralité carbone nécessitent une augmentation massive des investissements, qui ne sera pas uniquement assurée par le financement privé. Le FNR est essentiel pour combler ce déficit d’investissement. Cependant,son prédécesseur,la Banque d’Infrastructure du Royaume-Uni (UKIB),a eu du mal à déployer ses fonds,n’ayant jamais investi la totalité de son budget annuel.
Ce document de travail explore comment le FNR peut être renforcé pour accomplir davantage. S’appuyant sur des études de cas illustratives et des comparaisons internationales, nous proposons trois principes fondamentaux qui doivent être intégrés dans le nouveau cadre du FNR pour garantir qu’il réalise son plein potentiel catalytique.
Recommandation 1 : Une approche plus proactive de l’investissement
Bien qu’elle ait une mission puissante sous la forme de son double mandat (aider à lutter contre le changement climatique et soutenir la croissance économique régionale et locale),l’UKIB a été freinée par une approche excessivement étroite et passive de l’investissement.Le FNR devrait adopter une approche plus proactive pour rechercher et initier des investissements afin d’atteindre les objectifs de son mandat.Il devrait être moins contraint par la nécessité de prouver des critères d’additionnalité stricts pour chaque transaction et adopter une vision plus globale et stratégique de la manière dont ses investissements contribuent aux objectifs économiques nationaux. Le document cadre du FNR doit inclure une définition et des orientations claires qui soutiennent cette interprétation plus large et plus proactive de l’additionnalité. Le FNR devrait viser non seulement à garantir des quantités suffisantes d’investissement dans les secteurs clés pour combler les déficits d’investissement, mais aussi à cibler une réduction des coûts de financement lorsque ceux-ci entraîneraient autrement des prix de production excessivement élevés, par exemple dans la production d’électricité renouvelable. L’engagement du gouvernement à élargir le mandat du FNR au-delà des infrastructures devrait l’aider à s’aventurer de manière proactive dans d’autres secteurs, comme il le fait déjà grâce à son financement de la rénovation des logements sociaux.
Recommandation 2 : Équilibre risque-récompense équitable et conditionnalités stratégiques
Le FNR devrait maximiser la rentabilité des investissements publics en garantissant : un partage équitable des bénéfices et des risques entre le public et le privé dans les secteurs et les technologies du futur ; et que des conditionnalités stratégiques soient imposées aux entreprises et aux co-financeurs afin d’améliorer la valeur publique des projets, dans la mesure du possible.
Étant donné que le FNR investira d’importantes sommes d’argent public dans des projets privés, il est significant de tirer parti de l’impact de ces investissements en veillant à ce que les finances publiques reçoivent leur juste part de la récompense, en incitant le FNR à prendre plus régulièrement des participations au capital ou à utiliser des instruments convertibles. Tirer pleinement parti des investissements signifie également s’assurer que les projets financés s’alignent de manière cohérente sur les autres objectifs économiques du gouvernement. Cela pourrait impliquer l’application de normes environnementales minimales pour les entreprises bénéficiaires,ainsi que des exigences en matière de création d’emplois de qualité et d’utilisation de chaînes d’approvisionnement locales.
Recommandation 3 : Flexibilité pour une capacité de financement future accrue
L’ambition d’une future augmentation de la capacité de financement doit être intégrée dans le cadre et la gouvernance du FNR. Ceci est essentiel si le FNR veut avoir un impact véritablement transformateur sur la croissance, la neutralité carbone et la stratégie industrielle. Cela peut également prémunir contre le risque que de nouveaux besoins d’investissement pour répondre à de nouvelles priorités/défis politiques soient sacrifiés au profit de ceux existants qui nécessitent un engagement à long terme.
Actuellement, la capacité d’investissement totale prévue du FNR, soit 27,8 milliards de livres sterling sur neuf ans, est dérisoire par rapport aux volumes investis par les banques publiques dans des pays comparables. La banque Publique d’Investissement (Bpifrance) et la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) allemandes investissent chacune environ 1 % du produit intérieur brut (PIB) de leur pays chaque année. Si le Royaume-Uni faisait de même, cela impliquerait que le FNR investisse 21 milliards de livres sterling par an d’ici 2028-29, soit près de quatre fois sa limite d’investissement actuelle.
Bien sûr, en tant que jeune institution, il est irréaliste pour le FNR d’atteindre ce type d’échelle aussi rapidement. Initialement, il doit démontrer qu’il peut investir pleinement son budget actuel et montrer qu’il réussit à faire progresser les objectifs économiques du gouvernement. mais l’ambition d’une future augmentation d’échelle, qu’elle soit financée par l’émission d’obligations propres du FNR (notre recommandation) ou par l’emprunt public général, doit être reflétée dans les documents fondateurs du FNR. Cela tirerait parti du fait que le FNR peut être augmenté sans impact sur la règle de la dette budgétaire : le passage à la mesure de la dette en tant que « passifs financiers nets du secteur public » rend la majorité des investissements du FNR neutres sur le plan budgétaire, quel que soit le montant emprunté pour les financer.
renforcer le Fonds National de Richesse (FNR) pour un Impact Transformateur
Le prochain document cadre du Fonds National de Richesse (FNR) représente une occasion unique de propulser cette banque publique vers une nouvelle ère d’impact significatif. La stratégie industrielle gouvernementale, les objectifs de croissance et de neutralité carbone exigent un accroissement massif des investissements, unfeasible à assurer uniquement par le financement privé. Le FNR est crucial pour combler ce déficit. Cependant, son prédécesseur, la UKIB, a peiné à déployer ses fonds, n’investissant jamais la totalité de son budget annuel. Ce document propose trois recommandations pour optimiser le FNR.
Recommandations pour un FNR Renforcé
1. Une Approche Proactive de l’Investissement: L’UKIB, malgré un double mandat ambitieux (lutte contre le changement climatique et soutien économique régional), a souffert d’une approche passive. Le FNR doit adopter une approche proactive, cherchant et initiant des investissements pour atteindre ses objectifs. Il doit s’affranchir de critères d’additionnalité trop stricts, privilégiant une vision stratégique globale.Le cadre du FNR doit inclure une définition claire et des orientations favorisant cette approche proactive de l’additionnalité.le FNR doit non seulement garantir des investissements suffisants dans les secteurs clés, mais aussi viser à réduire les coûts de financement excessifs, notamment dans les énergies renouvelables. L’élargissement du mandat du FNR au-delà des infrastructures, comme le financement de la rénovation de logements sociaux, offre un exemple de cette approche proactive.
2.Équilibre Risque-Récompense et Conditionnalités stratégiques: Le FNR doit maximiser la rentabilité des investissements publics en assurant un partage équitable des bénéfices et des risques entre le public et le privé. Des conditionnalités stratégiques doivent être imposées aux entreprises et co-financeurs pour améliorer la valeur publique des projets.Le FNR doit obtenir une juste part de la récompense en prenant plus souvent des participations au capital ou en utilisant des instruments convertibles. L’alignement des projets financés avec les objectifs économiques du gouvernement est crucial (normes environnementales minimales, création d’emplois de qualité, utilisation de chaînes d’approvisionnement locales).
3. Flexibilité pour une Capacité de Financement Accrue: L’ambition d’une future augmentation de la capacité de financement doit être intégrée au cadre et à la gouvernance du FNR. Ceci est essentiel pour un impact transformateur. Actuellement, la capacité d’investissement du FNR (27,8 milliards de livres sur neuf ans) est faible comparée à celle des banques publiques de pays comparables (Bpifrance et KfW investissent environ 1% du PIB annuel). Pour le Royaume-Uni, cela représenterait 21 milliards de livres par an d’ici 2028-29.Bien qu’une telle croissance rapide soit irréaliste à court terme,l’ambition d’une augmentation d’échelle,financée par l’émission d’obligations du FNR ou par l’emprunt public,doit être intégrée au document fondateur. Le passage à la mesure de la dette en tant que “passifs financiers nets du secteur public” rend la majorité des investissements du FNR neutres sur le plan budgétaire.
Tableau Comparatif des Investissements
| Banque Publique | Investissement Annuel (estimé) | % du PIB |
|—————————|————————————|——————————-|
| FNR (actuel) | 3,1 milliards de livres sterling | <1% || FNR (objectif) | 21 milliards de livres sterling | ~1% || Bpifrance | ~1% du PIB français | ~1% || Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) | ~1% du PIB allemand | ~1% |(Note: Les chiffres sont des estimations basées sur les informations fournies.)