- Par Sofia Ferreira Santos
- nouvelles de la BBC
il y a 3 heures
Légende,
Guy Philippe, un chef rebelle devenu homme politique, a déclaré à l’agence de presse Reuters qu’il voulait devenir président.
Guy Philippe, l’un des dirigeants du coup d’État haïtien de 2004, s’est joint aux appels à la démission du Premier ministre Ariel Henry.
Philippe, qui est rentré en Haïti l’année dernière après avoir purgé une peine de prison aux États-Unis, a déclaré à l’agence de presse Reuters qu’il souhaitait devenir président.
La capitale haïtienne a été récemment paralysée par la violence des gangs, et celle-ci s’est considérablement intensifiée lorsque M. Henry est parti pour un sommet régional la semaine dernière.
L’état d’urgence a été prolongé d’un mois à Port-au-Prince.
Philippe, qui a été expulsé vers Haïti en novembre après avoir purgé une peine de six ans de prison pour complot visant à blanchir l’argent de la drogue, a déclaré que M. Henry devrait démissionner et « laisser les Haïtiens décider de leur sort ».
Lorsqu’on lui a demandé s’il souhaitait devenir président, il a répondu : “Oui ! Je me lance en politique”.
“J’ai été sénateur, j’ai été élu par mon peuple, je participerai à nouveau aux élections”, a ajouté Philippe, qui fut l’un des principaux dirigeants lors du renversement du président Jean-Bertrand Aristide en 2004.
« Au-delà de l’intenable »
Vendredi également, des tirs nourris ont eu lieu autour du palais national d’Haïti à Port-au-Prince, a rapporté l’agence de presse EFE.
La violence des gangs a donné lieu à l’assaut d’une prison, à l’incendie de commissariats de police et à une tentative de prise de contrôle des aéroports d’Haïti.
En conséquence, les aéroports et les ports sont fermés et des milliers de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer.
L’ONU a déclaré que la situation était “plus qu’intenable”. Il a ajouté vendredi que près de 3 000 femmes enceintes pourraient être privées des services de santé essentiels dans la capitale.
“Aujourd’hui, trop de femmes et de jeunes femmes en Haïti sont victimes de violences aveugles commises par des gangs armés”, l’ONU a déclaré dans un communiqué.
Légende,
Des dizaines de manifestants sont descendus dans les rues de Port-au-Prince jeudi pour exiger la démission du Premier ministre.
Philippe a déclaré qu’il n’avait pas de lien profond avec les gangs et qu’il n’était pas à l’origine des violences en cours.
Mais il a ajouté qu’il chercherait à mettre en place une amnistie pour les chefs de gangs s’il devait prendre le pouvoir.
Philippe a déclaré qu’il chercherait à mettre les relations de son pays avec des puissances comme les États-Unis sur un pied d’égalité et a critiqué le soutien international qui, selon lui, avait maintenu M. Henry au pouvoir.
“Si Haïti est là où elle est aujourd’hui, c’est en partie grâce à eux”, a-t-il ajouté.
“Non… Je sais que les Américains qui décident de tout ici seront assez sages pour comprendre que les Haïtiens veulent une sorte de changement”, a-t-il déclaré.
Haïti n’a plus de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse par des mercenaires colombiens en juillet 2021.
M. Henry, qui a prêté serment deux semaines après l’assassinat de M. Moïse, dirige le pays depuis, promettant à plusieurs reprises d’ouvrir la voie à la tenue d’élections longtemps retardées.
Mais en 2023, alors que des élections devaient avoir lieu, il a fait valoir que l’aggravation de la violence des gangs rendait impossible la garantie d’élections libres et équitables.
L’échec répété de la tenue d’élections non seulement présidentielles mais aussi législatives signifie qu’Haïti n’a pas eu un seul représentant élu du gouvernement depuis l’expiration du mandat des derniers sénateurs élus en janvier 2023.
2024-03-09 10:02:40
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