L’ancien tsar des devises du Japon voit des facteurs structurels derrière la faiblesse du yen

Par Tetsushi Kajimoto et Yoshifumi Takemoto

TOKYO (Reuters) – Un ancien haut responsable financier japonais a déclaré mercredi que la faiblesse du yen pourrait être causée non seulement par les écarts de taux d’intérêt entre le Japon et les Etats-Unis, mais également par des facteurs structurels tels qu’une détérioration de la situation budgétaire.

Dans de telles circonstances, toute intervention des autorités en matière de change ne contribuerait pas à renverser la tendance du marché et à maintenir les impacts, même si des opérations de lissage pourraient être acceptables, a déclaré à Reuters l’ancien vice-ministre des Finances chargé des affaires internationales, Rintaro Tamaki.

“La confiance dans les finances publiques du Japon, la baisse de compétitivité, le vieillissement de la population et la diminution de la main d’œuvre pourraient priver les autorités japonaises de la volonté de mener une politique audacieuse”, a déclaré Tamaki, faisant référence aux inquiétudes des investisseurs.

“Je me demande si les investisseurs étrangers réfléchissent à l’intérêt d’investir au Japon.”

Interrogé sur la possibilité d’une intervention des autorités pour vendre du dollar et acheter du yen sur le marché des changes, Tamaki a déclaré qu’une incursion sur le marché pourrait avoir des impacts psychologiques mais qu’elle ne changerait pas les problèmes structurels sous-jacents.

Alors qu’il était au pouvoir, Tamaki est intervenu sur le marché après le tremblement de terre et le tsunami de mars 2011 qui ont dévasté une grande partie du nord-est du Japon et déclenché la crise nucléaire de Fukushima.

“Nous sommes intervenus sur le marché pour répondre à la hausse rapide du yen afin de retrouver un sentiment de stabilité”, a déclaré Tamaki. “Ce n’était rien d’autre qu’une opération de lissage. Nous ne pouvons pas considérer l’intervention comme un moyen de modifier les niveaux de change.”

(Reportage de Tetsushi Kajimoto ; édité par Robert Birsel)