L’Andalousie et son héritage maure

Tôt le matin, le toit plat de l’hôtel est un endroit merveilleux. Un vent doux souffle des montagnes, agite les auvents au-dessus du coin salon et caresse les coussins. Le soleil regarde attentivement les toits de la ville, comme s’il répétait pour plus tard, comme s’il ne savait pas encore exactement comment envoyer ses rayons dans les rues les plus étroites et les coins les plus étroits de Grenade. C’est calme ici. Le seul bruit vient des hirondelles, qui sifflent dans les airs en zigzags confus, leurs gazouillis comme de minuscules couteaux constamment aiguisés. Tous les quarts d’heure, une cloche sonne dans la cathédrale voisine et chaque fois, quelque part, un chien répond par un seul aboiement court, comme pour demander le silence. Le propriétaire de l’hôtel arrive avec du café et des biscuits, s’approche du bord du toit et regarde vers l’est, là où les rayons du soleil rampent sur les murs de l’Alhambra. Même un demi-millénaire après que les habitants maures ont abandonné le complexe de fortifications et de palais, il n’existe pas de structure plus impressionnante en Andalousie. Pas au lever du soleil en tout cas.