L’antifasciste Camilo Mortágua, père des députés du Bloc de gauche Mariana et Joana Mortágua, est décédé ce vendredi 1er novembre à l’âge de 90 ans, selon une note envoyée à Lusa par sa famille.
“La famille informe que Camilo Mortágua est décédé ce matin, 1er novembre, à l’âge de 90 ans. Nous partageons avec les nombreux amis et compagnons qui ont croisé le chemin de Camilo Mortágua la joie d’avoir été témoin d’une vie de convictions, d’engagement pour la liberté et la solidarité. “, peut-on lire dans la note.
Selon les informations publiées, la veillée funèbre aura lieu ce vendredi à partir de 17h30 à la Casa Mortuária de Alvito (Rua da Misericórdia). L’inhumation est prévue samedi, à 11 heures, au départ de la maison funéraire jusqu’au cimetière d’Alvito (district de Beja).
Les deux députés du blocus se sont tournés vers Instagram pour fournir des informations sur la veillée funéraire et l’enterrement. Joana et Mariana Mortágua ont partagé une photo de leur père, Camilo Mortágua, quand il était jeune.
Joana Mortágua, dans une autre publication, a ajouté un Photo en tant qu’enfant et une en tant qu’adulte avec son père. “Il y a des noms si forts que la mort ne fait que les emprunter. Camilo Mortágua en fait partie”, écrit-il.
“Combattant contre la dictature”
Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a déjà exprimé ses regrets aux députés Mariana et Joana Mortágua pour la mort de leur père, se souvenant de lui comme d’un “combattant contre la dictature”. Dans une note publiée sur le site officiel de la Présidence de la République, le chef de l’État exprime ses condoléances « aux députés Mariana et Joana Mortágua et aux autres membres de la famille, amis et admirateurs de Camilo Mortágua ». Dans le texte, Marcelo Rebelo de Sousa se souvient de Camilo Mortágua comme d’un “combattant contre la dictature pendant de nombreuses décennies du siècle dernier”, décédé aujourd’hui “après une vie longue et multiforme au service des idéaux qu’il a embrassés”.
Né à Oliveira de Azeméis, Camilo Mortágua émigre au Venezuela en 1951, à l’âge de 17 ans. C’est à partir de ce pays qu’il commença à lutter contre le fascisme au Portugal, rejoignit la Direction Révolutionnaire Ibérique de Libération et participa à l’assaut du navire. Sainte Marieen 1961, sous le commandement du capitaine Henrique Galvão.
La même année, avec le révolutionnaire Palma Inácio et d’autres antifascistes, il détourne un avion de la TAP sur la route entre Casablanca (Maroc) et Lisbonne pour larguer 100 000 tracts contre le régime de Salazar au-dessus de la capitale portugaise.
Dès 1967, il fut impliqué dans un vol dans la succursale de la Banco de Portugal à Figueira da Foz pour financer des activités antifascistes. La même année, il fonde la Ligue d’unité et d’action révolutionnaire (LUAR).
Après la révolution du 25 avril 1974, l’occupation de la Herdade da Torre Bela, à Ribatejo, aboutit à la création de la coopérative Torre Bela. Il concentre ensuite son attention sur le développement rural et local depuis la ville d’Alvito, dans l’Alentejo, où il s’est installé dans les années 80 du XXe siècle et dont sont originaires Mariana et Joana Mortágua.
En 1991, il fonde l’association Terras Dentro, à Alcáçovas, et est président de l’Association des universités rurales européennes (APURE). Camilo Mortágua a publié ses mémoires en deux volumes, intitulés Errances vers la libertédans lequel il raconte sa vie depuis son enfance à Beira Litoral jusqu’au 25 avril.