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L’après-guerre de Cortellesi et Mastandrea, la Palme d’Or de Cannes et l’horreur « Saw X » : les films à voir au cinéma ou en numérique

L’après-guerre de Cortellesi et Mastandrea, la Palme d’Or de Cannes et l’horreur « Saw X » : les films à voir au cinéma ou en numérique

2023-10-28 08:54:30

IL Y A ENCORE DEMAIN. Dans les chambres

Que Paola Cortellesi, l’actrice la plus populaire du cinéma italien actuel, puisse un jour devenir une bonne réalisatrice était prévisible (et même souhaitable) compte tenu du souci du détail, du plaisir de raconter des histoires, de la capacité de changer de registre, du drôle au dramatique, de la passion pour des sujets comme les droits des femmes et l’émancipation. Les débuts, Il y a encore demaindont elle est la scénariste avec Furio Andreotti et Giulia Calenda et protagoniste-star, résume toutes ces qualités en y ajoutant le charme d’une reconstruction d’époque néoréaliste qui nous transporte dans l’immédiat après-guerre, dans la Rome en noir et blanc de 1946 en attendant le référendum entre la République et la Monarchie et donc le suffrage universel.avec les signes de bombardements dans les rues, les camions des soldats américains sur les places : cigarettes, chocolat et demoiselles. Où les femmes sont des Cendrillon qui doivent laver le linge, cuisiner, nettoyer les sols, servir leurs hommes et se taire.
Delia (Cortellesi) se réveille le matin pour recevoir sa première gifle de son mari-maître Ivano (Valerio Mastandrea). La première d’une longue série d’humiliations. Delia accepte et ne demande même pas pourquoi. C’est la tendance et elle doit protéger ses trois enfants, dont l’aînée, Marcella (Romana Maggiora Vergano) est en âge de se marier et a une relation avec Giulio (Francesco Centorame).le fils d’un riche homme du quartier : la histoire d’amour ça promet bien, le mariage permettrait à la famille le soulagement d’une bouche de moins à nourrir.
Délia s’en sort : elle s’invente comme infirmière pour les injections à domicile, répare des parapluies, fait la lessive dans un immeuble. Puis elle court acheter de la chicorée à son amie marchande de légumes, Marisa (Emanuela Fanelli), et rencontre avec nostalgie un gentil garagiste qui était son premier amour (Vinicio Marchioni).tient à distance les gens désagréables de la cour et s’occupe du grand-père Ottorino, le père alité d’Ivano (Giorgio Colangeli), un vieil homme sans morale qui traite sa belle-fille comme un chiffon.
Marcella lui reproche de ne pas réagir car elle craint de vivre la même épreuve. Le garagiste amoureux lui demande de fuir vers le Nord « où il y a du travail plus nombreux et bien payé ». Marisa lui tend un tas de légumes et la pousse à en dire assez sur cette vie soumise. Delia est toujours pleine de bleus parce qu’Ivano la bat sans raison, exprimant l’agacement de sa médiocrité : c’est une brute qui se parfume avant “d’aller chez les prostituées”, l’accuse d'”être glissante avec les Américains” et quand il casse un plat il lui crie : « Tu ne sais même pas être servante.
Le déjeuner pour confirmer la promesse de mariage, avec la nappe des grandes occasions et les pâtisseries, devient le tournant vers un lendemain qui sent la conscience et la rébellion. Ivano est un monstre total qui dépeint les distorsions d’une société tergiversante et égoïste. La fin est le point fort du film et explique ce titre, Il y a encore demainqui n’est pas seulement une référence au futur.
L’idée de lier l’histoire à une bande originale de chansons modernes est délicieuse, soulignant le fait que ce qui s’est passé en 1946 est toujours d’actualité.. Et le choix de représenter la violence d’Ivano sous la forme d’un ballet surréaliste et douloureux est très créatif. Cortellesi cherche la mesure de l’histoire, demande l’indignation et la colère des femmes et des hommes de bonne volonté contre les abus et l’oppression. L’ironie qui fait partie de la touche Cortellesi est utile dans les moments les plus difficiles du film, le sauvant de la tirade moralisatrice. C’est comme si le protagoniste-réalisateur montrait deux photographies de la même situation, à soixante ans d’intervalle, démontrer que peu ou rien n’a changé que dans la détermination des femmes à sortir de l’ombre et à s’affirmer. Tout est fluide, coulant, grâce aussi à un casting bien mixé.

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IL Y A ENCORE DEMAIN par Paola Cortellesi
(Italie, 2023, durée 118′, Vision Distribution)

avec Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Emanuela Fanelli, Vinicio Marchioni, Giorgio Colangeli, Francesco Centorame
Note : *** ½ sur 5
Dans les chambres



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