Londres (awp/afp) – Les prix du pétrole ont baissé lundi après l’annonce de l’Arabie saoudite de réduire les prix de son baril, ravivant les craintes concernant la demande et les désaccords internes au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Vers 11h20 GMT (12h20 HEC), le prix du baril de Brent pour la mer du Nord, pour une livraison en mars, a chuté de 2,76 %, à 76,59 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, a également baissé de 2,98 %, à 71,61 dollars.
Les prix des deux références mondiales ont fléchi “alors que l’Arabie saoudite a baissé ses prix de vente officiels pour les barils de février plus que ce qui était prévu”, a indiqué Helm André Martinsen, analyste de DNB.
L’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep, a réduit le prix de son brut léger (“Arab Light”) destiné aux clients asiatiques pour le mois de février au niveau le plus bas depuis plus de deux ans, selon la presse financière.
Cet ajustement pourrait signaler “un affaiblissement de la demande dans ce secteur” ou refléter “une forte croissance de l’offre de brut léger, notamment le pétrole de schiste, en provenance des États-Unis”, qui concurrence la production saoudienne, estime Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
Ces informations ajoutent également à la confusion au sein de l’Opep, qui peine à faire valoir son unité après le départ de l’Angola en décembre et les tensions entourant la dernière réunion des pays membres et de leurs alliés.
Afin de tenter de remonter les prix, plombés par les craintes sur la vitalité de la demande mondiale, l’Opep et ses alliés de l’accord Opep+ ont mis en œuvre de nouvelles coupes de production de 900 000 barils par jour ce mois-ci, qui devraient durer jusqu’en mars au moins. Elles s’ajoutent à des réductions déjà annoncées, ce qui fait un total de près de 5 millions de barils par jour.
“Les observateurs du pétrole s’interrogent sur le fait que la réduction des prix de l’Arabie saoudite vise à concurrencer non seulement les non-membres de l’Opep, mais aussi les membres du cartel eux-mêmes”, a noté John Evans, analyste chez PVM Energy.
En fin de semaine dernière, les prix avaient été soutenus par les craintes d’une possible extension régionale du conflit entre le Hamas et Israël, ainsi que par les inquiétudes concernant la production libyenne.
En Libye, un mouvement de protestation contre les prix élevés du carburant a entraîné la fermeture du plus grand champ pétrolier du pays, al-Charara, situé dans le sud-ouest, restreignant l’offre.
Par ailleurs, lors d’une escale au Qatar, en tournée dans la région, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a averti ce week-end que le conflit pourrait “aisément se métastaser” dans la région.
mdr/à/dormir
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