(Bloomberg) — L’Arabie saoudite devrait investir moins d’argent dans l’industrie pétrolière que prévu initialement dans son objectif d’investir 1 000 milliards de dollars dans des secteurs stratégiques d’ici la fin de la décennie.
Selon Goldman Sachs Group Inc., le royaume du Golfe devrait orienter la majorité de ses fonds, soit environ 73 % du total des investissements, vers des secteurs non pétroliers d’ici 2030, ce qui représente une différence par rapport à l’estimation précédente de la banque de 66 %.
L’augmentation de l’allocation aux investissements non pétroliers ne laisse qu’un quart des fonds restants pour les secteurs pétroliers, car le royaume se concentre sur les industries qui permettent sa diversification, notamment les métaux et les minéraux, le transport et la logistique et la numérisation.
Dans le cadre du plan de transformation économique Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, l’Arabie saoudite a ouvert son économie à de nouvelles perspectives, en investissant dans de nouveaux secteurs et en repensant l’image du pays. L’un des principaux objectifs de ce plan est de réduire la dépendance à l’égard des ventes de pétrole brut.
Bien que les dépenses d’investissement dans le secteur pétrolier soient susceptibles de diminuer de 40 milliards de dollars d’ici 2028, le gaz naturel continue d’être « un contributeur clé aux plans de décarbonisation, de développement économique et de diversification du pays », a écrit Faisal AlAzmeh, responsable de la recherche sur les actions de la CEEMEA chez Goldman, dans un rapport.
Alors que les prix du pétrole brut Brent oscillent actuellement autour de 80 dollars le baril et que la production pétrolière saoudienne est réduite à environ 9 millions de barils par jour, le royaume est confronté à la menace croissante d’un déficit budgétaire croissant.
Les recettes pétrolières du gouvernement ont chuté d’environ un tiers par rapport aux niveaux de 2022, lorsque les prix du pétrole s’élevaient en moyenne à près de 100 dollars le baril.
Le déficit budgétaire de l’Arabie saoudite au deuxième trimestre s’élève à 15,3 milliards de riyals (4,1 milliards de dollars), ce qui montre à quel point le gouvernement dépend toujours des revenus des hydrocarbures. Les autorités s’attendent à ce que le budget soit dans le rouge pendant au moins plusieurs années. Les propres recherches de Goldman Sachs prévoient que le déficit se creusera pour atteindre 4,3 % du produit intérieur brut cette année, contre 2 % l’année dernière.
Les progrès dans le financement de nouveaux secteurs s’accélèrent néanmoins, avec une hausse des investissements dans les énergies renouvelables, selon les recherches de Goldman. Les énergies propres devraient bénéficier d’un financement de 235 milliards de dollars, contre une estimation précédente de 148 milliards de dollars, alors que le royaume a plus que doublé son objectif de capacité d’ici la fin de la décennie.
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