2024-08-15 13:31:55
Le 11 juillet, des parlementaires argentins du parti du président Javier Milei ont rendu visite à des hommes condamnés pour crimes contre l’humanité pour des actes commis pendant la dictature militaire entre 1976 et 1983. Les législateurs envisageaient de proposer une loi permettant aux condamnés, certains âgés de plus de 80 ans, de purger leur peine à domicile. La révélation de cette rencontre a provoqué une vive réaction en Argentine. Le média argentin Infobae La polémique s’est aggravée le 12 août en révélant que la personne derrière la réunion était un prêtre, le père Javier Olivera Ravasi, incardiné dans le diocèse de San Rafael, dans l’ouest du pays.
La conférence épiscopale prend ses distances
La Conférence épiscopale argentine (CEA) s’est distanciée de l’initiative du prêtre. « Ce qu’a déclaré le père Javier Olivera Ravasi à propos de la visite d’un groupe de parlementaires à la prison d’Ezeiza ne reflète pas la pensée ou l’attitude de la CEA », a déclaré son porte-parole, le père Máximo Jurcinovic, sur les réseaux sociaux. « Il s’agit d’une action particulière et personnelle du prêtre ».
L’initiative du père Olivera Ravasi s’oppose au travail effectué depuis plus de dix ans par l’Église catholique en Argentine pour faire la lumière sur son comportement pendant la dictature militaire. À l’issue de ce travail, commandé par la CEA à des universitaires et compilé en trois volumes de plus de mille pages, l’Église a reconnu qu’elle n’avait « pas été à la hauteur de la situation » pendant la dictature. Le pape François, qui a participé aux premières étapes de ce travail, avait été critiqué pour son action pendant la dictature. Le 8 août, le pape a reçu les enfants et petits-enfants des persécutés par la dictature militaire. À cette occasion, le pape argentin a qualifié de « dangereuse » la visite des législateurs libertaires aux condamnés.
Le père Olivera Ravasi, qui, au-delà de la proposition des parlementaires, militait sur le réseau social X pour l’amnistie des personnes condamnées pour crimes contre l’humanité, est personnellement lié à cette question. Son propre père, Jorge Antonio Olivera, 74 ans, ancien militaire et avocat, a été condamné à la réclusion à perpétuité en 2013 pour crimes contre l’humanité. Il a notamment été reconnu coupable de l’enlèvement de la Franco-Argentine Marie-Anne Erize, disparue à San Juan le 15 octobre 1976. Le grand-père du prêtre, Jorge Olivera Róvere, l’un des chefs militaires de la dictature argentine, a également été condamné à la réclusion à perpétuité en 2009 pour crimes contre l’humanité et est décédé en 2015.
La rencontre entre les députés du parti majoritaire de Milei et les criminels a suscité une polémique en Argentine. Le gouvernement s’est distancié de cette initiative.
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