L’Argentine, seul pays de la région dont l’économie est en contraction — MercoPress

L’Argentine, seul pays de la région dont l’économie est en contraction

Jeudi 5 septembre 2024 – 10h45 UTC

De plus en plus d’Argentins tombent chaque jour dans la pauvreté ou l’indigence

Moins d’un an après l’arrivée au pouvoir du président libertaire Javier Milei, l’Argentine sera le seul pays de la région à connaître une croissance négative en 2024, selon les projections de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de la CEPALC et de BBVA, qui prévoient une contraction de 3,2 % du produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie d’Amérique du Sud.

Ces chiffres correspondent à ceux projetés par l’Estimateur mensuel de l’activité économique (Emae) de l’Argentine, publié par l’Institut national de la statistique et du recensement (Indec) pour le premier semestre 2024, ce qui suggère que la tendance négative va se poursuivre, même si elle ne devrait pas s’aggraver malgré la forte récession et la volatilité des marchés.

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Le seul autre pays d’Amérique latine qui devrait connaître une baisse est Haïti, qui devrait terminer l’année 2024 avec une baisse du PIB de 2,3 %. Les autres pays de la région connaîtront une croissance, bien qu’à des rythmes différents. La croissance moyenne de l’Amérique latine prévue pour 2024 est de 1,9 %, tandis que l’Amérique du Sud terminera l’année avec une amélioration de 1,6 %.

Les prévisions sont bien supérieures à la moyenne pour le Venezuela (4 %), le Paraguay (3,8 %), l’Uruguay (3,5 %), le Pérou (2,7 %) et le Chili (2,1 %). Le Brésil devrait quant à lui connaître une croissance comprise entre 1,7 % et 2,3 %.

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La Bolivie (1,6%), la Colombie (1,4%) et l’Équateur (0,9%) anticipent également des chiffres positifs.

Selon le Relevamiento de Expectativas de Mercado (REM) de la Banque centrale argentine, une enquête mensuelle réalisée auprès des principaux économistes privés du pays, le PIB argentin se contractera de 3,7 % cette année, une projection encore pire que celle de la plupart des analystes internationaux du marché.

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Des 17 activités économiques mesurées par l’Indec, seulement six ont montré des chiffres positifs, principalement celles liées à l’activité exportatrice grâce à une augmentation du taux de change officiel peso/dollar.

Dans ce scénario, la pauvreté a atteint 52 % de la population au premier semestre 2024, selon une enquête de l’Université catholique argentine (UCA). En outre, 17,9 % des Argentins sont tombés dans l’indigence.

L’Observatoire de la dette sociale argentine (ODSA) de l’UCA a constaté une augmentation significative par rapport aux 41,7% et 11,9% estimés par l’Indec en 2023.

Le directeur de l’ODSA, Agustín Salvia, a souligné que la situation actuelle, bien que grave, n’atteint pas encore les niveaux de la crise de 2001-2002. Le chômage croissant n’atteint toujours pas les 20% atteints sous le président Fernando de la Rua, qui avait dû quitter le pouvoir avant terme.

Selon Salvia, la perte d’emplois dans le secteur informel et les bas salaires dans le secteur privé formel sont à l’origine de ces chiffres alarmants. Le panier alimentaire de base (CBT) a augmenté de 81,7 % au premier semestre 2024. « Les travailleurs du marché de la consommation, de l’industrie et de la construction n’ont pas reçu d’augmentations de salaire dans la même proportion que l’inflation en raison de la baisse du niveau d’activité », a expliqué Salvia.

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