L’armée israélienne a bombardé samedi la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où plus d’un million de Palestiniens se sont réfugiés pour échapper à la guerre. En parallèle, des négociations diplomatiques étaient en cours pour parvenir à une nouvelle trêve.
Peu après minuit, une journaliste de l’AFP a entendu de puissantes frappes dans cette ville jouxtant l’Egypte. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé le décès d’au moins 100 civils dans la nuit dans la bande de Gaza, la plupart étant des femmes, des adolescents et des enfants.
De son côté, l’armée israélienne a déclaré avoir tué “des dizaines de terroristes” dans le nord et le centre de la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures.
Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par les violents combats ont fui vers Rafah. Ils se sont entassés dans des tentes qui envahissent les rues de la ville surpeuplée.
Selon des témoins, 12 personnes ont été tuées lors d’une frappe aérienne sur une maison appartenant à la famille Hijazi. “Ils ont bombardé sans aucun avertissement”, a déclaré Bilal Jad, un voisin dont la maison a été endommagée lors de l’attaque. “Il n’y a aucun endroit sûr. Les frappes aériennes ont lieu partout”, a-t-il ajouté.
Plus de 1,3 million d’habitants de Gaza, sur un total de 2,4 millions, sont désormais réfugiés à Rafah, ville qui comptait environ 200’000 habitants avant la guerre. Les déplacés s’entassent près de la frontière fermée avec l’Egypte, menacés en plein hiver par la famine et les épidémies.
L’un d’eux, Abdoulkarim Misbah, a raconté avoir d’abord fui sa maison dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord, pour aller à Khan Younès, dans le sud, avant d’être à nouveau déplacé: “Nous avons échappé la semaine dernière à la mort à Khan Younès, sans rien emporter avec nous”, a ajouté cet homme de 32 ans.
Face à cette crise humanitaire majeure et aux lourdes pertes civiles, des diplomates s’activent pour parvenir à une seconde trêve, plus longue que celle d’une semaine qui avait permis en novembre la libération d’une centaine d’otages israéliens à Gaza et de Palestiniens détenus par Israël.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d’une proposition élaborée lors d’une réunion fin janvier à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.
Le projet de trêve doit être au coeur d’une nouvelle tournée au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à partir de dimanche, qui le conduira au Qatar, en Egypte, en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie saoudite.
Le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, entame lui samedi sa première tournée dans la région qui le mènera en Egypte, en Jordanie, en Israël, dans les territoires palestiniens et au Liban.