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L’art en mouvement : quand l’intelligence artificielle anime les œuvres

L’art en mouvement : quand l’intelligence artificielle anime les œuvres

L’art prend vie grâce à l’intelligence artificielle. Des peintures du MoMA en passant par une statue indienne, l’IA ouvre de nouvelles possibilités en intégrant du mouvement aux œuvres. Un spécialiste genevois analyse cette évolution.

Avez-vous déjà été face à un tableau qui vous transporte dans une autre dimension ? Qui vous fige sur place, vous donne envie de plonger tête première dans ce récit dessiné et figé ? L’intelligence artificielle rend désormais ce voyage possible, jusqu’au bout de l’expérience artistique. Du moins, elle permet de franchir une étape dans l’art, autant dans sa pratique que dans la manière de le “consommer”.

Et cela, grâce à l’intégration de mouvements dans les œuvres. La Joconde vous fait un clin d’œil après avoir dévoré avec gourmandise une glace fior di latte. La pipe de Magritte, qui n’en est pas une, vole légèrement comme une plume avant de se transformer en colombe et finalement de se briser comme de la porcelaine en touchant le sol. Les possibilités de création sont infinies.

“Un pinceau pensant”

L’architecte et artiste Refik Anadol a maintenant l’habitude de dévoiler des aperçus de cette nouvelle forme de créativité. Dernièrement ? L’exposition “Unsupervised” au MoMA de New York. Son objectif ? Utiliser l’intelligence artificielle pour réinterpréter numériquement plus de 200 ans d’histoire de l’art conservée par le musée. Résultat, le public peut admirer notamment de grandes vagues qui se meuvent et éclaboussent, hypnotisant tous ceux qui posent les yeux sur ces immenses écrans.

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“J’aimerais dire que je peins avec un ‘pinceau pensant’ tout en réfléchissant aux nouvelles formes de narration des souvenirs de l’humanité dans les espaces physiques et virtuels, y compris la blockchain”, confie l’architecte au Centre Pompidou de Paris, à l’occasion de son exposition “Machine hallucinations. Rêve de nature”.

En Suisse, on réfléchit également à cette nouvelle imagination offerte par l’IA. Comme Jonathan O’Hear, artiste genevois. “J’aime profondément l’art expérimental. Tout ce qui est nouveau et qui impacte la société devient très intéressant”, estime-t-il. “C’est comme en peinture, il y a eu l’impressionnisme, puis la photographie. On pensait que les photographes allaient remplacer les portraitistes, mais petit à petit, la photographie a trouvé sa place en tant que forme d’art à part entière. C’est fascinant de découvrir toutes ces nouvelles possibilités.”

L’immobile devient mobile

Pour étancher sa soif de nouveauté, le Genevois s’est lancé dans un projet plutôt paradoxal : donner vie à une statue. Et pas n’importe laquelle. Il s’agit de la sculpture indienne “Dancing Girl” qui se trouve actuellement au Musée national de New Delhi. Elle a été ainsi nommée en 1920, lorsqu’elle a été découverte par l’archéologue britannique Ernest Mackay.

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Ce dernier “aurait pu la définir comme une guerrière vu son expression, qui respire la confiance et le détachement. Mais il a choisi de la représenter en tant que danseuse. Avec Mandeep Raikhy, chorégraphe et performeur, nous nous sommes dit que puisque de nombreuses personnes et entités s’approprient déjà l’histoire de cette mascotte indienne, nous pourrions en faire de même, de façon plus contemporaine.”

Afin de relever ce défi, Jonathan O’Hear se rend en Inde et prend une série de photos de la minuscule figurine au musée. L’artiste filme également des danseurs et imagine différents contextes dans lesquels placer “Dancing Girl”. Il intègre ensuite ces fichiers dans un programme d’intelligence artificielle appelé “stable diffusion”, qui crée des images à partir d’indications textuelles.

“Cela demande un certain temps et beaucoup de travail, mais c’est surtout fascinant de voir la statuette danser ainsi. J’ai généré des milliers d’images de ‘Dancing Girl’. Pour quelques minutes de vidéo de la statue en mouvement, il faut une dizaine d’heures de travail.”

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“Tous impactés”

“Je tiens à mentionner que cette méthode entraîne des accidents et des bizarreries qui font partie intégrante du processus de création”, ajoute le Genevois, qui présentera prochainement son projet en avant-première en Inde et en octobre, au laboratoire d’art AiiA qu’il a co-fondé.

“Il ne s’agit pas d’être pour ou contre l’intelligence artificielle, mais de se demander comment nous pourrions y faire face”, affirme Jonathan O’Hear. “Il faudrait élargir le débat car nous serons tous impactés.”

Le laboratoire d’expérimentation artistique et sociologique AiiA aura lieu du 12 au 21 octobre 2023 à Genève, au Théâtre Saint-Gervais. Cette édition fait suite au festival AiiA, qui a changé de statut et ne s’appelle plus “festival”. Le thème de l’exposition de cette année est “coconstruire avec des entités non humaines”.

Namya Bourban est une journaliste dans le domaine de la culture et de la société. Auparavant, elle a travaillé dans le domaine suisse.

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