L’attrait des jeunes pour la filière gymnasiale pose un défi de recrutement dans le secteur de la construction

L’attrait des jeunes pour la filière gymnasiale pose un défi de recrutement dans le secteur de la construction

De nombreux jeunes préfèrent la filière gymnasiale à l’apprentissage. Dans le canton de Vaud, le nombre de gymnasiens a augmenté de manière significative au cours des 45 dernières années. Dans ce contexte, les entreprises du secteur de la construction éprouvent des difficultés à trouver des apprentis.

En 1976, seuls 12% des jeunes allaient au gymnase, contre 41% aujourd’hui. Statistique Vaud constate que le nombre d’élèves dans les gymnases vaudois a été multiplié par 4,7 au cours de ces 45 années.

Cette croissance est près de quatre fois plus rapide que l’augmentation du nombre de jeunes en âge d’aller au gymnase, selon un communiqué de l’Etat de Vaud. Plus de 14 000 élèves fréquentent désormais le gymnase, dont près de 10 000 en voie de maturité et 4 500 en voie de diplôme, y compris les écoles de commerce.

Cette augmentation a des conséquences pour les entreprises à la recherche d’apprentis, comme le constate Maurizio Alibrando, directeur de Marmillod S.A. Le ferblantier, qui a du mal à trouver de la relève, doit donc s’adapter. Il explique : “Nous avons ouvert la porte à la famille. Mon fils et des neveux travaillent avec moi. Nous sommes obligés de trouver un système alternatif. Notre entreprise fait donc partie d’un groupe qui envisage une semaine de travail de quatre jours. Nous nous battons”.

De plus, les rares apprentis qui se lancent dans un métier de la construction doivent faire face aux préjugés négatifs liés à la profession. Lorsqu’il parle de son travail, les amis du jeune apprenti Lorenzo Gerardi le bombardent de questions : “Tu n’as pas peur du vide ? Il ne fait pas trop froid ? Pas trop chaud ?”.

Face à cette tendance des jeunes vers la filière gymnasiale, l’Etat de Vaud cherche à inverser la tendance en favorisant les stages en entreprise. Frédéric Borloz, conseiller d’Etat vaudois, explique : “L’idée est que même ceux qui se préparent à aller au gymnase aient la possibilité de faire des stages pour découvrir un métier qui pourrait leur convenir”.

À Genève, un espace dédié à la formation professionnelle est en construction. La Fondation ForPro comprendra une école d’horlogerie, des bureaux et des laboratoires où les jeunes pourront tester leurs aptitudes. Joëlle Mathey, directrice de ForPro, explique : “Vous pourrez venir réaliser un projet, que vous soyez pré-apprenti ou apprenti, qui correspond à ce que vous voulez faire comme métier”. Pour ceux qui ne savent pas encore ce qu’ils veulent faire dans leur vie, la fondation propose une série de projets. “C’est en testant que nous allons identifier des compétences et des envies”, ajoute Joëlle Mathey.

Sur les quelque 77 000 places d’apprentissage proposées pour l’été 2023, un tiers des places n’ont pas encore été pourvues. Cela montre les défis à venir.

Claude-Olivier Volluz/edel

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