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“Laudate Deum” : le pape François fustige le monde sur le changement climatique

“Laudate Deum” : le pape François fustige le monde sur le changement climatique

2023-10-04 16:19:43

Huit ans après “Laudato Si'”, est publiée aujourd’hui l’exhortation apostolique du pontife qui dénonce le manque de courage face à un problème qui pèse principalement sur les épaules des pauvres. La dénonciation du « paradigme technocratique » de plus en plus dangereux et d’un multilatéralisme vide, bloqué par les intérêts du plus fort. L’appel à la COP28 à Dubaï : parvenir à des décisions efficaces, contraignantes et facilement vérifiables

AsiaNews – “Nous ne réagissons pas assez” face à une maison commune “qui s’effondre et peut-être approche-t-on d’un point de rupture”. Face à la crise climatique, nous devons « surmonter la logique qui consiste à paraître sensible au problème et en même temps à ne pas avoir le courage d’apporter des changements substantiels ». Huit ans après son encyclique Laudato Si’c’est un dur rappel que lance le pape François dans son nouveau exhortation apostolique « Louez Dieu », publié aujourd’hui en la fête de Saint François d’Assise. Une « lettre à toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique », pour dire qu’il est temps d’en finir avec «moquerie irresponsable» qui le décrit seulement comme « une question environnementale, verte, romantique, souvent ridiculisée au nom d’intérêts économiques ». En admettant au contraire qu’il s’agit « d’un problème humain et social », dont les pauvres paient déjà aujourd’hui les conséquences les plus dures.

Dans les 73 paragraphes de son exhortation apostolique, le pape François approfondit le bien-fondé des enjeux, en partant de l’objectif fixé par l’Accord de Paris de 2015 qui prévoyait de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré centigrade. Au rythme actuel – écrit-il en citant des rapports récents – nous pourrions y arriver dans dix ans. Il existe déjà des dégâts irréversibles, « les créatures de ce monde ont cessé d’être nos compagnons de voyage et sont devenues nos victimes » (n.15). Il aborde la question de ceux qui minimisent ces inquiétudes « avec des opinions méprisantes et déraisonnables que – écrit-il – je retrouve également au sein de l’Église catholique ». Il stigmatise ceux qui pointent du doigt les pauvres, « alors que la réalité est qu’un faible pourcentage de la population mondiale pollue plus que les 50 % les plus pauvres ». À ceux qui se plaignent que réduire l’utilisation des combustibles fossiles entraînerait la perte de nombreux emplois, il répond en nous invitant à regarder ce qui arrive déjà à des millions de personnes dans d’autres régions du monde en raison de la montée des mers, de la sécheresse ou d’autres phénomènes. liés au changement climatique. «C’est pour cette raison – commente-t-il – qu’il est nécessaire que les hommes politiques et les entrepreneurs s’en occupent immédiatement».

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Elle nous invite à aller au cœur du problème, qui est le « paradigme technocratique » déjà indiqué dans l’encyclique Laudato Si’: l’illusion que le bien peut automatiquement naître de l’évolution de la technologie et de la croissance économique. Un paradigme que – ajoute-t-il maintenant – les nouvelles frontières de l’intelligence artificielle rendent encore plus dangereux. «Le plus gros problème – observe-t-il en faisant référence à la course à l’approvisionnement en matières premières comme le lithium ou le silicium – est l’idéologie qui sous-tend une obsession : augmenter le pouvoir de l’homme au-delà de toute imagination, pour qui la réalité n’est pas l’être humain. une simple ressource à son service” (n.23). De là vient aussi l’illusion dangereuse qu’il peut toujours y avoir une solution « technique », qui ne remet jamais en question des modes de vie non durables.

Mais le pape François est tout aussi clair en réitérant que ce paradigme destructeur ne peut être surmonté par « un déni de l’être humain » (n. 27). Il ne s’agit pas d’aspirer à une nature sans homme, mais de remodeler une alliance qui part de l’éthique, « en abandonnant la logique du profit au moindre coût, masquée par la rationalité, le progrès et les promesses illusoires ».

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Une tâche qui incombe avant tout à la politique : en Louons Dieu François dénonce toute sa faiblesse. Il qualifie de « regrettable » que les crises mondiales comme celle financière de 2007-2008 ou la plus récente générée par le Covid-19 « soient gaspillées ». demande instamment de reconfigurer le multilatéralisme “à la lumière de la nouvelle situation mondiale” ; observe la croissance des liens entre les organismes de la société civile dans différentes parties du monde, indiquant l’horizon d’un « principe de subsidiarité appliqué également à la relation global-local » (n. 37). Au non. 43 parle également de la paralysie du Conseil de sécurité de l’ONU et d’autres instances internationales lorsqu’il affirme qu’«il ne sera plus utile de soutenir des institutions qui préservent les droits du plus fort sans veiller aux droits de tous».

Mais revenant sur le thème spécifique du climat, il évoque la COP28 qui s’ouvrira dans quelques semaines à Dubaï. Il ne manque pas de souligner qu’un événement de ce type se déroule aux Émirats arabes unis, pays qui est un grand exportateur d’énergie fossile et “à l’heure où les sociétés pétrolières et gazières visent de nouveaux projets pour s’étendre davantage”. production”. Mais « dire qu’il ne faut rien attendre serait contre-productif, car cela signifierait exposer l’humanité toute entière, en particulier les plus pauvres, aux pires impacts du changement climatique » (n. 53). D’où la demande du pape François lors de la COP28 d’« une accélération décisive de la transition écologique, avec des engagements effectifs et contrôlables en permanence ».

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Des demandes éminemment politiques car le changement « ne peut pas venir uniquement d’efforts individuels » : il nécessite des décisions « de la politique nationale et internationale ». Mais « il n’y a pas de changements durables sans changements culturels » (n. 70). D’où l’appel aussi aux croyants à redécouvrir que « la foi authentique non seulement donne de la force au cœur humain, mais transforme toute la vie, transfigure les objectifs personnels, éclaire les relations avec les autres et les liens avec toute la création » (n. 61). Retraçant la vision judéo-chrétienne de la relation entre Dieu et la création il appelle à un « anthropocentrisme situé » : « Mettons fin à l’idée d’un être humain autonome, tout-puissant et illimité et repensons-nous pour nous comprendre dans un manière plus humble et plus riche » (n.68). «Louons Dieu est le nom de cette lettre – conclut Francesco -. Parce qu’un être humain qui prétend remplacer Dieu devient le pire danger pour lui-même. »



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