L’augmentation de cas de lèpre en Floride alerte les chercheurs et médecins américains

L’augmentation de cas de lèpre en Floride alerte les chercheurs et médecins américains

La lèpre, une maladie ancestrale attaquant la peau et les nerfs, n’est plus reconnue comme un problème de santé publique. Mais des chercheurs et médecins américains ont récemment alerté sur cette infection, après avoir constaté une augmentation de cas en Floride…

Depuis les années 2000, les cas de lèpre sont rares dans les pays occidentaux, et la maladie n’est d’ailleurs plus un problème de santé publique à échelle mondiale, comme le rappelle l’OMS. Mais cette bactérie tropicale continue de sévir dans plus de 120 pays — en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et en Afrique notamment — et contamine environ 200 000 personnes chaque année.

Des médecins basés à Orlando, au centre de l’État de Floride, ont récemment publié une lettre de recherche parue dans le journal scientifique Maladies infectieuses émergentes pour avertir sur une très probable recrudescence de l’infection en Floride, voire une possible endémie… Cette augmentation de cas de lèpre a été constatée en observant les chiffres datant de 2020. Parmi les 159 cas diagnostiqués sur tout le territoire au cours de l’année, une personne infectée sur cinq vit en Floride.

La lèpre est une maladie contagieuse qui se transmet le plus souvent par des sécrétions nasales ou provenant de la bouche. Si elle a été historiquement transportée aux États-Unis par le biais de l’immigration, les médecins ont constaté que 34 % des cas de lèpre dans le pays sont autochtones. C’est-à-dire que la bactérie est apparue et s’est transmise au sein même du territoire.

L’origine de l’infection aux États-Unis encore méconnue des chercheurs

La lèpre est causée par une bactérie appelée Mycobacterium leprae. Elle peut attaquer la peau, les nerfs, les muqueuses, les voies respiratoires et les yeux, en créant des lésions pouvant entraîner des incapacités irréversiblescomme des amputations, si la personne n’est pas traitée. La Mycobacterium leprae est contagieuse si le contact avec une personne infectée est prolongé sur plusieurs semaines, et les symptômes arrivent souvent bien plus tard, cinq ans en moyenne. “Il s’agit d’une bactérie à l’évolution très lente, qui se développe sur plusieurs années. Si vous contractez la lèpre, vous demander les contacts que vous avez eus sur les dernières 24 heures ne servira à rien”, précise Charles Dunn, dermatologue en Floride, sur les ondes de la radio américaine Radio Nationale Publique.

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Trouver la source de contamination des personnes atteintes de la lèpre devient de ce fait très compliqué. “La suspicion que nous avons est que la complexité de la composante zoonotique s’étend pour des raisons que nous ne comprenons pas encore entièrement”, explique là encore Charles Dunn. Dans le vocabulaire médical, la composante zoonotique désigne la capacité d’une bactérie à se transmettre des animaux à l’homme. “Le vecteur de transmission le plus commun et dont nous avons connaissance est le tatou à neuf bandes”, rapporte Charlie Dunn. Cet animal est une espèce de tatou que l’on retrouve notamment en Amérique du Sud, et dans l’Est des États-Unis. Au moins trois espèces de tatou, dont celui à neuf bandes, ont été officiellement reconnues comme pouvant développer dans leur organisme et transmettre la bactérie Mycobacterium leprae.

Jusque-là, concernant les cas diagnostiqués aux États-Unis et plus spécifiquement en Floride, aucune preuve selon laquelle la bactérie aurait été transmise par le tatou à neuf bandes n’a pu être avancée. Si les médecins gardent en tête le facteur migratoire dans la transmission de la bactérie, ils comptent aussi développer leurs recherches sur l’environnement proche des personnes contaminées. “La question que nous avons se porte sur le réservoir environnemental. En Floride, les échantillons prélevés dans le sol ont déjà montré des traces de la Mycobacterium leprae dans le passé”, ajoute Rajiv Nathoo, aussi dermatologue dans l’État de Floride, auprès de la radio Radio Nationale Publique.

Les malades de la lèpre et la stigmatisation

Dès les premières épidémies au XIe siècle, la maladie de la lèpre a toujours terrorisé les populations, comme la peste ou le choléra. Les malades de la lèpre, qu’on appelait aussi les lépreux, étaient exclus de la société dès que le diagnostic tombait. Certains rapports mentionnent même un processus de “mort civile”, avec une confiscation ou une destruction des biens personnels, comme le raconte l’historien Jean Vitaux dans son livre Histoire de la lèpre. Les lépreux étaient rassemblés au sein d’établissements religieux dans des léproseries, une sorte de quarantaine sans qu’ils n’aient accès à quel
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2023-08-08 19:37:29

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