2024-07-12 18:14:07
Sydney —
Deux Australiens d’origine russe sont accusés d’espionnage au profit de la Russie. La police fédérale australienne a arrêté jeudi le couple à leur domicile de Brisbane, les accusant d’avoir accédé à des documents liés à la défense nationale.
Kira Korolev, une soldate de 40 ans de l’armée australienne, et son mari de 62 ans, Igor Korolev, ont comparu devant le tribunal vendredi.
Ils ont tous deux été accusés de préparation d’un délit d’espionnage, passible d’une peine maximale de 15 ans d’emprisonnement.
C’est la première fois que ce type d’accusation est portée depuis l’adoption des lois sur l’ingérence étrangère en Australie en 2018.
Les enquêteurs affirment que Kira, une technicienne en systèmes d’information de l’armée, s’est rendue en Russie et que, pendant son séjour, elle a expliqué à son mari comment accéder aux informations de son compte professionnel officiel dans le but de les fournir aux agents des services de renseignement russes.
Mike Burgess, directeur de l’ASIO, l’organisation australienne de renseignement de sécurité (ASIO), l’agence de sécurité nationale, a déclaré vendredi aux journalistes à Canberra que l’espionnage est un crime grave.
« L’espionnage n’était pas une notion désuète de la guerre froide », a-t-il déclaré. « L’espionnage nuit à notre économie et dégrade notre avantage stratégique. Il a des conséquences catastrophiques dans le monde réel. Les services de renseignement étrangers sont compétents, déterminés et patients. Ils jouent sur le long terme. Le problème pour eux, c’est que l’ASIO le fait aussi. »
On ignore si les deux accusés ont transmis des documents aux services de renseignements russes ou à d’autres personnes, ni la nature des informations qu’ils sont accusés d’avoir tenté de transmettre. La police australienne a déclaré qu’aucune “compromission significative” de secrets militaires n’avait été identifiée.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré vendredi aux journalistes à Canberra que les espions seraient traqués.
« Les agences de sécurité australiennes font leur travail et le font bien. Ceux qui s’immiscent dans nos intérêts nationaux devront rendre des comptes et c’est précisément ce que ces arrestations représentent. »
Selon les autorités, Kira Korolev a travaillé dans l’armée pendant plusieurs années et était titulaire d’une habilitation de sécurité au sein de l’armée. Elle est devenue citoyenne australienne en 2016.
Elle et son mari n’ont pas demandé de libération sous caution et ont été placés en détention provisoire. Un magistrat de l’État du Queensland a ajourné l’affaire jusqu’au 20 septembre.
La police fédérale australienne, qui dirige l’enquête, a déclaré que les partenaires de l’alliance de sécurité Five Eyes de l’Australie, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et le Canada, pouvaient être sûrs que l’Australie « continuerait à identifier et à perturber les activités d’espionnage et d’ingérence étrangère ».
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