L’Australie menace Twitter d’une amende de près d’un demi-million de dollars par jour de retard dans sa lutte contre la haine en ligne

Dans un communiqué de l’agence australienne de la sécurité en ligne (eSafety), sa responsable Julie Inman Grant a ainsi menacé le réseau social d’une amende quotidienne de 475 000 dollars (432 000 euros) s’il dépassait la date limite.

Elle affirme qu’un tiers des plaintes déposées en Australie concernant des discours haineux en ligne sont liées à des propos publiés sur la plateforme à l’oiseau bleu.

“Twitter semble ne pas être à la hauteur en ce qui concerne la lutte contre la haine”, a déclaré Mme Inman Grant, ancienne employée du réseau social.

L’agence australienne “n’est pas la seule à s’inquiéter des niveaux croissants de toxicité et de haine sur Twitter, en particulier à l’encontre des communautés marginalisées”, a-t-elle ajouté.

“Nous demandons à ces plateformes d’être responsables et de prendre des mesures pour protéger leurs utilisateurs”, a-t-elle déclaré.

Le milliardaire Elon Musk, propriétaire du réseau social depuis octobre 2022, a licencié de nombreux modérateurs de contenu chargés de lutter contre les abus.

En novembre, il a annoncé une “amnistie” pour les comptes bannis et la fin de la lutte contre la désinformation sur le Covid. Des dizaines de milliers de comptes suspendus ou interdits ont été rétablis.

“Twitter semble avoir abandonné la lutte contre la haine”, a déclaré Inman Grant, qui a travaillé dans le secteur de la cybersécurité chez Microsoft après 17 ans chez Microsoft.

“Nous sommes également préoccupés par les nombreux rapports faisant état de contenus largement accessibles qui semblent enfreindre les conditions d’utilisation de Twitter”.

L’Australie est en pointe en matière de régulation des plateformes de réseaux sociaux, et Julie Inman Grant s’en est déjà publiquement prise à Twitter.

Dès novembre, elle avait écrit à M. Musk pour l’avertir qu’une réduction drastique des effectifs rendrait Twitter incapable de se conformer à la loi australienne.

Le journaliste autochtone Stan Grant, l’une des personnalités médiatiques les plus respectées d’Australie, a déposé plainte auprès de Twitter en mai pour avoir fait l’objet d'”injures racistes”.

À la mi-juin, les plus grands labels musicaux américains ont réclamé à Twitter des centaines de millions de dollars de droits impayés, reprochant au réseau social de ne pas avoir suffisamment agi contre l’utilisation indue de morceaux sur sa plateforme.