L’Autorité Fiscale remet en cause la réforme des retraites en déclenchant des dépenses

L’Autorité Fiscale remet en cause la réforme des retraites en déclenchant des dépenses

La réforme des retraites que le gouvernement vient d’approuver ne rendra pas le système viable compte tenu du vieillissement de la population attendu en Espagne dans les décennies à venir. L’Autorité fiscale (Airef) a remis en cause ce vendredi le projet du ministre de la Sécurité sociale, José Luis Escrivá, annonçant que cette réforme entraînera une augmentation du déficit public de 1,1 point de PIB en 2050 (quelques 15.000 millions jusqu’à 8,1%) et un point de plus en 2070 (jusqu’à 7%) par rapport à ce qui se passerait dans un scénario sans cette réforme et avec l’IRP et le facteur de durabilité (le modèle approuvé par le gouvernement de Mariano Rajoy et suspendu en 2018).

Dans leur rapport sur la viabilité à long terme des administrations publiques et l’impact de la démographie, ils indiquent que les dépenses de retraite augmenteront de 2,6 points (environ 30 000 millions) par rapport à leur rythme actuel (13,6 %), jusqu’en 2050, date à laquelle elles clôtureront avec un niveau de 16,2% du PIB. Cette augmentation des dépenses s’explique principalement par des facteurs démographiques, indique Airef. Et à plus long terme, ils calculent que les dépenses de retraite seront de 13,9% du PIB même en 2070, ce qui confirme que la réforme d’Escrivá -qui a été président de cet organe de 2014 à 2020, lorsqu’il a été nommé ministre- ne pourra pas pour compenser les dépenses plus élevées contre des revenus qui augmenteront également mais pas à ce niveau.

Concrètement, les calculs d’Airef indiquent que les dépenses augmenteront de 2,4% d’ici 2050, notamment en raison de la revalorisation des retraites avec l’IPC et de la suppression du facteur de soutenabilité. Les recettes augmenteront de 1,3 %, principalement en raison de la réforme des cotisations dans le régime des indépendants et de l’évolution des assiettes maximales de cotisation. Au total, l’impact de la réforme sur le déficit est de 1,1 point en 2050.

La dette monte en flèche

De plus, cette augmentation des dépenses de retraites mais aussi de dépendance et de santé due au vieillissement de la population fera que -sans mesures de politique économique ni règles budgétaires- elle conduira à une dette publique atteignant 110% en 2035, qui continuera à augmenter jusqu’à 147 % en 2050. et 186 % en 2070, dernière année de projection de l’agence.

“La dette enregistrera un tournant en 2030, lorsqu’elle entamera une trajectoire très ascendante”, a expliqué la présidente d’Airef, Cristina Herrero, lors de la présentation du rapport.

Tout cela parce que le solde démographique est très négatif en Espagne, avec un taux de natalité qui est actuellement (1,19 enfant par femme) l’un des plus bas au monde, avec des régions où le taux est déjà inférieur à un, comme les Asturies. Il est bien inférieur à la moyenne de la zone euro, de 1,5 enfant par femme, et il est également inférieur aux 2 enfants qui, selon une enquête de l’INE, est l’idéal pour la moyenne des femmes espagnoles.

D’autre part, l’espérance de vie en Espagne est l’une des plus élevées au monde, en particulier pour les femmes, et Airef estime qu’elle augmentera dans les décennies à venir pour atteindre 89,1 ans en 2070, ce qui multipliera la dépendance, la santé et charges de retraite.

Escrivá nie la critique

Le ministre José Luis Escrivá a nié que le rapport Airef soit une critique de sa réforme. Au contraire, il s’est dit satisfait des recommandations qu’il fait au gouvernement, qui, selon lui, sont “absolument raisonnables et sensées”. De la même manière, il a soutenu que ses projections estimées de dépenses et de revenus à long terme “correspondent” à ses chiffres dans certains des scénarios qu’il propose, puisque d’autres sont “obsolètes” en raison des effets de la réforme du travail et de la meilleure dynamique économique. “Le bilan que je fais du rapport est positif”, a-t-il conclu.

Au-delà des retraites, l’évolution du vieillissement démographique aura également un impact sur les dépenses de santé et d’éducation. En santé, les dépenses se stabiliseraient autour de 8,4% du PIB à partir de 2049, tandis qu’en soins de longue durée elles se stabiliseraient autour de 2% vers 2060. Au contraire, en éducation on observe une baisse des dépenses jusqu’à 3,6% en 2041 et une reprise ultérieure à 4,2% du PIB en 2070, selon Airef.

Une solution : retarder la retraite

La présidente a reconnu que faire une réforme des retraites “n’est pas facile”, mais que son rôle depuis Airef est d’analyser la pérennité du système. Et dans ce sens, il a souligné que cette réforme “augmente le déficit et donc augmente la dette”.

Herrero a résumé les deux facteurs qui augmentent le plus le coût de la réforme : la mise à jour des pensions selon l’IPC et l’élimination du facteur de durabilité. Et depuis que le Pacte de Tolède a accepté l’augmentation avec l’IPC, il a indiqué que l’un des moyens d’augmenter les revenus est de retarder l’âge de la retraite ou d’augmenter le nombre d’années nécessaires pour percevoir 100% de la retraite, ce que cette réforme n’a pas touché

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