2024-12-16 06:29:00
AGI – Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontrera le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors d’un sommet prévu au Caire, la capitale égyptienne, le 19 décembre. Le sommet du Caire fait suite à une série de réunions qui ont eu lieu jusqu’à hier dans la capitale jordanienne, Amman, auxquelles ont également participé les ministres des Affaires étrangères de Turquie et des États-Unis. Cependant, la rencontre entre les présidents turc et égyptien est destinée à être la première rencontre face-à-face entre Erdogan et un dirigeant d’un pays arabe après la chute du régime de la famille Assad en Syrie.
Les dirigeants arabes ne font pas confiance aux rebelles syriens
Selon ce que rapporte Middle East Eye, Erdogan n’a pas été invité au sommet de J-8, mais alors que le sort du régime de Damas semblait déjà scellé. En effet, la Syrie est appelée à être le sujet central de la rencontre entre les deux dirigeants. Ankara soutient le nouveau gouvernement de transition syrien, l’Egypte et d’autres pays arabes ont exprimé leur inquiétude quant aux liens avec les mouvements jihadistes des principales figures du soulèvement qui a renversé Assad. L’Arabie Saoudite, la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Qatar boudent l’idée de voir des personnalités d’Al-Qaïda prendre le pouvoir en Syrie. L’ancien dictateur syrien Bashar al Assad avait en effet rétabli ces dernières années des relations avec différents pays du monde arabe, tout en restant un allié de l’Iran.
Mais les doutes des pays arabes ne semblent pas préoccuper Erdogan, qui recherche un maximum de soutien pour le gouvernement de transition. Bien que la Turquie considère Hayat Tahrir al Sham comme une organisation terroriste, Erdogan a non seulement donné son feu vert à la réouverture de l’ambassade, mais a également envoyé le chef des services secrets à Damas, Ibrahim Kalin. Personnage très proche d’Erdogan, ce dernier a rencontré les deux Abou Muhammad al-Jolanileader de HTS, est le nouveau président Mohammed Al Bashir.
Ankara veut se débarrasser des réfugiés
La Turquie milite en faveur d’une Syrie stable car elle souhaite que le plus grand nombre possible de réfugiés syriens présents sur son sol (environ 4 millions) retournent dans leur pays d’origine. Un autre sujet qui, selon des sources gouvernementales égyptiennes citées par Middle East Eye, est appelé à se retrouver à l’ordre du jour de la rencontre entre Erdogan et Sissi est la reconstruction de la Syrie, mais aussi de Gaza dans le futur. Les Nations Unies estiment que 400 milliards de dollars seront nécessaires pour la Syrie et le dirigeant turc a déjà déclaré que la Turquie “est prête à faire sa part”. L’Égypte, en revanche, a toujours joué un rôle de premier plan dans la reconstruction de Bande de Gazamais avec le conflit en cours, elle a également des intérêts en Syrie.
Le président iranien devrait également participer au sommet Massoud Pezeshkian et, selon ce que rapporte le Middle East Monitor, Sissi fait pression pour un dialogue entre ce dernier et Erdogan. La chute du régime d’Assad marque également la fin de l’influence iranienne en Syrie, un coup peut-être fatal porté à ce qu’on appelle « l’Axe de la résistance » et aux liens entre l’Iran et le Hezbollah libanais. Une influence qui semble destinée à se retrouver entre les mains d’Erdogan.
L’invitation de Sissi confirme une fois de plus l’importance assumée par la Turquie. En plus d’avoir accueilli le plus grand nombre de réfugiés, Ankara a rompu ses relations avec Assad en 2011, soutenu la révolte dans les rues syriennes et entraîné l’Armée syrienne libre (ASL) qui a participé à l’opération qui a renversé Assad. Le gouvernement turc a également été le premier à rouvrir l’ambassade dans la capitale syrienne, qui a repris ses activités hier après 12 ans.
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