2024-10-28 16:32:00
La commémoration de la répression du 20 octobre doit être bien plus qu’un rituel. Elle doit être un point de départ pour la justice, la vérité et la réconciliation nationale.
Une journée de répression mémorable au Tchad
Le 20 octobre 2022 marque un tournant sombre dans l’histoire du Tchad. Ce jour-là, alors que la transition politique aurait dû arriver à son terme, des milliers de Tchadiens sont descendus dans les rues pour exprimer leur mécontentement face à des dirigeants refusant de quitter le pouvoir. Ce mouvement populaire a été réprimé avec une violence d’une ampleur sans précédent : plus d’une centaine de morts, des milliers de blessés, des disparitions et des arrestations arbitraires.
Cette date, désormais commémorée chaque année, soulève une question essentielle : allons-nous nous contenter de la commémorer, ou agirons-nous pour que justice soit faite ?
Des appels à enquêtes indépendantes sans suite
Au soir même des évènements, plusieurs organisations ont lancé des appels à des enquêtes indépendantes pour faire la lumière sur les événements de ce « jeudi noir ». Cependant, malgré les pressions nationales et internationales, ces enquêtes restent, pour l’instant après deux ans, des promesses non concrétisées.
L’essentiel à faire : la justice transitionnelle !
Pour répondre aux blessures ouvertes par ce jour tragique, la mise en place d’un processus de justice transitionnelle s’avère indispensable. La justice transitionnelle vise à traiter les abus et les crimes commis, en établissant la vérité, en réparant les torts subis par les victimes, et en réformant les institutions pour garantir que de telles violences ne se reproduisent plus. Pour cela, je propose la démarche suivante :
- Une Commission de Vérité et Réconciliation (CVR) indépendante
Pour une première fois dans l’histoire du Tchad, il est crucial de mettre en place une Commission de Vérité et Réconciliation (CVR) indépendante, exempte de toute influence politique. Cette commission devra enquêter sur les événements du 20 octobre, donner aux victimes l’opportunité de témoigner, et établir la vérité de manière transparente. Une CVR bien structurée poserait également les bases pour les réformes institutionnelles nécessaires.
- Procès équitables pour les responsables de la répression
Les responsables de cette répression se connaissent, et ils doivent répondre de leurs actes devant des tribunaux indépendants. Ces procès ne peuvent être un simple formalisme ou un exercice de complaisance, mais doivent refléter une véritable recherche de justice pour les victimes et leurs familles.
- Réparations pour les victimes et soutien psychologique
Les victimes de la répression, ainsi que leurs familles, méritent plus que de simples excuses. Les veuves, les orphelins, les personnes amputées, traumatisées ou blessées doivent bénéficier de compensations financières et d’un soutien psychologique adapté. La reconnaissance officielle des torts subis est cruciale pour avancer vers une réconciliation nationale.
Sans enquêtes indépendantes, sans procès équitables et sans réformes institutionnelles profondes, les blessures resteront ouvertes, et la stabilité du pays continuera d’être compromise.
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