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Le bouche-à-oreille social inquiète les banquiers : “Il risque de déclencher des paniques bancaires”

Le bouche-à-oreille social inquiète les banquiers : “Il risque de déclencher des paniques bancaires”

2023-04-30 12:22:00

Entre le 8 et le 13 mars, 16 190 utilisateurs ont posté des tweets avec le hashtag #Svb ou #Sivb et contenant des mots tels que “bank run”, “retraits” et “contagion”. Le sujet n’était autre que la tristement célèbre Silicon Valley Bank, protagoniste de ces cinq jours de la deuxième plus grande faillite bancaire de l’histoire des États-Unis.

Quel rôle a joué le bouche à oreille dans l’effondrement de l’institut californien d’abord puis du Credit Suisse ? Et surtout Instagram, Twitter, Facebook et TikTok pourraient accélérer voire provoquer plus de crashs ? Au lendemain de l’affaire Svb, beaucoup ont commencé à s’interroger, tout comme les autorités de contrôle bancaire.

“Il est indéniable que le rythme auquel les dépôts ont été retirés de la Silicon Valley Bank a été beaucoup plus rapide que prévu, beaucoup plus rapide que la prise en compte des calculs du ratio de couverture des liquidités (LCR)”, a récemment noté Klaas Knot, gouverneur de la banque centrale néerlandaise.

L’indicateur dit à court terme (LCR) vise à garantir que chaque banque conserve des liquidités suffisantes pour faire face à tout pic inattendu de retraits des clients. Cependant, le paramètre a été posé alors que les réseaux sociaux n’étaient pas encore en mesure d’influencer aussi rapidement et profondément l’opinion publique et le marché.

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Aujourd’hui, l’information voyage en une seconde d’une partie du monde à l’autre, sans aucun filtre ni contrôle d’exactitude. Un clic suffit pour transférer de l’argent d’un compte à un autre. Ainsi, en quelques heures, un abus de confiance peut se transformer en une vague de retraits pouvant engloutir une banque.

« Faut-il donc calibrer différemment l’indice Lcr ? Et / ou avons-nous besoin de le tester davantage avec le temps? », A demandé Knot. Une question répétée dans les mêmes heures par le président de la Banque centrale française, François Villeroy de Galhau, qui a appelé au débat sur l’opportunité de modifier les règles de liquidité au regard de l’impact des réseaux sociaux sur les mouvements des dépôts.

Par l’intermédiaire de deux de ses membres influents, la discussion pourrait atteindre la BCE, l’autorité chargée de surveiller la solidité des institutions européennes. Bien sûr, modifier les paramètres de liquidité aggraverait le fardeau réglementaire déjà onéreux qui pèse sur les banques. En revanche, le cas de la Silicon Valley Bank a conduit les autorités à repenser la régulation des faillites bancaires 15 ans après le krach de Lehman.

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SANDRA RICCIO

29 avril 2023

La faillite de SVB en mars et les tourments plus récents de First Republic Bank incitent à repenser le concept de « banque systémique » tant aux États-Unis que dans l’Union européenne. À l’heure actuelle, les procédures de résolution dans l’UE sont réservées aux grandes institutions dont la défaillance, en l’absence d’une restructuration ordonnée, menacerait la stabilité financière globale de la zone euro. Leur sauvetage est donc dans l’intérêt public qui, en revanche, n’existe pas pour les banques moyennes-petites, libres de faire faillite.

Cependant, la distinction risque de s’avérer inutile dans la pratique. Le doute est que toutes (ou presque) les banques sont trop gros pour échouer compte tenu de la vitesse de propagation dans l’opinion publique des craintes de contagion qui risquent de miner la confiance dans l’ensemble du système bancaire. Il suffit de penser aux réactions brisées des Bourses face aux effondrements de la Svb et du Credit Suisse.

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« La deuxième priorité », a conclu le gouverneur français Villeroy, « est de passer de la résolution « pour quelques-uns » – précisément pour les trop peu nombreux : deux cas au cours des 9 dernières années – à la résolution « pour beaucoup », y compris les petites et banques de taille moyenne» .

La Commission européenne travaille sur ce point depuis un certain temps et a présenté il y a quelques jours une proposition de réforme des mécanismes de gestion de crise des banques européennes. L’idée est d’étendre les procédures de résolution, actuellement envisagées pour les établissements d’importance nationale, également aux petites et moyennes banques d’importance régionale. La proposition attribue également un rôle accru aux fonds de protection des dépôts qui pourront intervenir en cas de crise pour éviter que les comptes clients ne soient touchés, même ceux dépassant le seuil de garantie de 100 milliers d’euros.



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